Tarn : les trois pistes proposées pour remplacer le barrage de Sivens dans la vallée du Tescou

INFO FRANCE 3 - Le 26 juin et le 3 juillet prochains, les membres du projet de territoire doivent décider quel projet permettra d’alimenter en eau la vallée du Tescou. 4 ans après l’abandon du barrage de Sivens et la mort de Rémi Fraisse, voici, en exclusivité, les pistes étudiées.

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Le rapport des cabinets d’étude, ISL Ingénierie et Eaucea, s’intitule « Schéma d’organisation de la mobilisation et de la gestion de la ressource potentielle en eau dans la vallée du Tescou ». Il a été présenté une première fois aux différents acteurs de ce dossier, agriculteurs, riverains, élus, État, associations, le 18 février 2018 avant d’être retravaillé et exposé à nouveau, deux mois plus tard. Une analyse que les acteurs institutionnels de ce dossier sensible refusaient de divulguer.

Douze ressources en eau

Ces 59 pages exposent les hypothèses de calcul et besoins en eau, l’identification des actions possibles et les trois pistes proposées pour la ressource en eau du Tescou.

Retenues au Tescou, sur le Verdet, pompage depuis le Tarn ou encore valorisation de la ressource du ruisseau du Thérondel ou des retenues collinaires existantes. Au total, 12 solutions, situées à la fois dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne sur un axe Montauban-Gaillac, ont été identifiées pour répondre aux besoins en eau, comme le montre cette carte.
 

Des solutions "mixtes"

Trois pistes sont exposées. Toutes combinent plusieurs solutions, respectant à la fois la cible de 136 litres/secondes du DOE (Le Débit d’Objectif Etiage est le débit de référence permettant l'atteinte du bon état des eaux et au-dessus duquel est satisfait l'ensemble des usages en moyenne 8 années sur 10), les usages actuels de la vallée et la valorisation des retenues existantes.

Voici ces trois hypothèses :
  1. La piste 1 prévoit de combiner la valorisation des eaux du Thérondel, l’alimentation par l’intermédiaire du Syndicat de Reynies, aux retenues existantes, à la retenue de Bayssière et alimentation par le Tescou. Volume mobilisé : 929 000 m3. Coût de l’investissement : 2, 6 millions d’euros.
  2. La piste 2 propose la création d’une retenue sur l’amont du projet initial de Sivens ou d’une retenue latérale au Tescou et pompage. Volume mobilisé : 927 000 m3. Coût de l’investissement : 4,6 millions d’euros.
  3. La piste 3 envisage d’additionner la retenue sur Baysssière et celle du Verdet auxquelles pourrait être ajouté l’alimentation par le Tescou Volume mobilisé : 687 000 m3. Coût de l’investissement : 4,13 millions d’euros.

Une retenue à Sivens

C’est la piste 2 située à 330 mètres à l’amont du projet initial de Sivens, où se situe la zone humide protégée et où a été tuée Rémi Fraisse, qui inquiète les associations environnementales.

Une peur exprimée dans plusieurs communiqués du collectif du Testet et de l’Apifera. En mai dernier, un membre de cette dernière association, Christian Conrad, expliquait sa crainte de devoir « manger son chapeau » conscient que son camp au sein de l’instance de co-construction était minoritaire. « En aucun cas, nous ne validerons la réalisation d’un ouvrage de quelle contenance qu’il soit sur la zone humide du Testet. » Dans le même temps, Laurent Viguier, représentant de la FDSEA 81 au sein du projet de territoire, nous confiait « Nous sommes favorables à une solution sur plusieurs sites mais pour nous il est inévitable que Sivens en fasse partie. »

La commission de l’eau prévue le 26 juin à la maison forestière de Sivens et la réunion de co-construction du 3 juillet, où doit être choisie le projet, s’annoncent d’ores et déjà tendues.

Pas de communication extérieure

Car depuis plusieurs mois, des acteurs de ce dossier expriment leur mécontentement face à l'absence totale de transparence provenant du travail au sein du projet de territoire. La confidentialité des échanges et des études a été imposée par l'Etat et les collectivités locales.

Comme le soulignait dans son rapport, la garante du débat, Michèle Tilmont, en décembre 2018 "Sur ce point, le Président du Conseil départemental du Tarn, par son courrier en date du 29 octobre 2018, a fait observer que la confidentialité du processus était principalement liée à sa genèse et que “ l’acceptation d’une participation à cette réflexion par l’ensemble des interlocuteurs historiques s’étant affrontés lors du projet de retenue de Sivens ne pouvait s’envisager qu’avec la garantie d’une liberté d’expression dans les échanges et donc une réserve nécessaire dans la communication extérieure.”
 
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