Dans la nuit de ce mardi 22 octobre les agriculteurs tarnais ont allumé des feux pour dénoncer le profond malaise qui touche actuellement leur profession. Ces démonstrations symboliques ont eu lieu dans plusieurs secteurs du département.
Les agriculteurs ont répondu à l'appel de la Fdsea du Tarn, leur syndicat professionnel, pour mener une dizaine d'actions sur tout le département ce mardi soir.
Sous une pluie battante, les tracteurs ont déposé leurs chargements de paille et de branches dans les carrefours et ronds-point stratégiques avant de les incendier, à Castres, Réalmont, Lavaur, Alban ou encore Rabastens.
Des "feux de la détresse" pour dire tout le malaise qui impacte actuellement leur profession, à tous les niveaux.
Éleveurs, céréaliers ou vignerons, toutes les productions sont touchées.
L'agri-bashing
C'est d'abord ce manque de considération au regard de leur métier.Thierry Roch est agriculteur, il est aussi responsable du comité territorial de la Fdsea à Albi.
Ce mardi soir, accompagné d'autres agriculteurs, il a allumé "un feu de la détresse" route de Cordes, à la sortie d'Albi.
Les gens consomment nos produits mais ne comprennent pas ce qu'on fait.
On est pas mal critiqués, à tort, pourtant on a en France l'une des meilleures agricultures.
Les accords de libre-échange
Thierry Roch dénonce aussi l'impact économique de ces traités.On veut faire des importations via le Mercosur et le Ceta... ces produits dont la tracabilité est bien moins meilleure que chez nous. Les contraintes et les charges de ces pays ne sont pas les mêmes.
Les ZNT
Comprenez Zones de Non Traitement, qui imposent des distances minimales à respecter entre habitations et zones d'épandage de produits phytosanitaires.On veut nous imposer des distances dont on ne comprend pas le but. Sur les produits phytosanitaires on a des AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) qui nous expliquent comment les utiliser et on respecte les règles... on ne comprend pas pourquoi on va nous donner des contraintes supplémentaires.
Les attentes
Sur tous ces points les agriculteurs attendent le soutien de l'Etat mais aussi une révalorisation de quelques euros des prix de leurs produits.
Thierry Roch interpelle aussi les consommateurs, acteurs de l'avenir de sa profession.
On attend des consommateurs qu'ils respectent nos produits.
Ils veulent consommer des produits de chez nous et irréprochables.... mais à côté de ça, ils vont acheter des produits importés dont l'étiquetage est insuffisant pour la tracabilité.
On ne veut pas d'OGM en France mais on va en consommer via ces produits importés.
Pour le moment ces manifestations se veulent pacifistes, mais il n'est pas exclu que ces actions prennent une allure plus radicale dans les semaines à venir.