Près de six ans après la disparition d'Amandine Estrabaud, le 18 juin 2013 à Roquecourbe dans le Tarn, le parquet de Toulouse demande le renvoi du principal suspect devant une cour d'assises pour enlèvement, séquestration, viol et meurtre. Incarcéré depuis avril 2016, Guerric Jehanno a toujours nié.
Les juges d'instructions en charge de l'affaire Amandine Estrabaud connaissent désormais les attentes du parquet. Dans son réquisitoire, rendu ce jeudi, le ministère public demande le renvoi de Guerric Jehanno, unique suspect dans la disparition de la tarnaise de 30 ans, devant une cour d'assises pour enlèvement, séquestration, viol et meurtre.
"C'est cohérent avec l'ensemble des charges retenues dans ce dossier, estime Maître Pierre Debuisson, avocat de la famille d'Amandine Estrabaud. Il n'y a pas de corps mais un faisceau d'indices et des aveux circonstanciés. Je n'ai pas de doutes sur le fait que les magistrats rendront une ordonnance de mise en accusation et que Guerric Jehanno sera présenté devant la cour d'assises du Tarn dans un an et demi."
Interpellé en avril 2016, Guerric Jehanno, un Roquecourbain de 28 ans est placé directement en détention à la maison d'arrêt de Seysses. Depuis cette date et malgré une dernière demande d'annulation de sa mise en examen en janvier 2019 par son avocat, Simon Cohen, il reste le principal suspect de ce dossier.
En 2013 déjà, cet ami du frère d'Amandine, maçon de profession, avait été placé en garde-à-vue. Il travaillait sur un chantier à proximité de la maison de la jeune femme, le jour de sa disparition. Guerric Jehanno nie toute implication dans la disparition d'Amandine Estrabaud mais le jeune homme n'arrive pas à expliquer un "trou" dans son emploi du temps du 18 mars 2013.
Le témoignage d'une voisine
Durant deux heures en effet, le jeune homme aurait pu - potentiellement - se retrouver seul. Ses collègues et lui avaient coulé une dalle de béton qui devait sécher durant deux heures. Guerric se serait alors rendu seul sur un autre chantier dans ce laps de temps.Le témoignage d'une voisine d'Amandine pèse également dans la balance. Elle affirme avoir vu, le 18 juin 2013, un fourgon blanc devant la maison de la jeune femme et un homme habillé de vêtements de chantier. L'entreprise pour laquelle travaillait Guerric Johanno possédait plusieurs véhicules de ce type.
Confus et se contredisant
Enfin, la personnalité même du maçon a toujours intrigué les enquêteurs. Il présentera constamment une attitude confuse, se contredisant d'une déclaration à l'autre. Guerric Jehanno aurait même avoué à plusieurs de ses co-détenus le viol et le meurtre d'une ''fille de son village''.Les magistrats instructeurs en charge de cette affaire doivent désormais rendre leur ordonnance sur le renvoi ou non devant une cour d'assises de Guerric Jehanno.