Des coups de rame pour lutter contre le cancer. Les "Dragons Ladies Taranis" connaissent ou ont connu la maladie. Le sport est un moyen pour eux de retrouver la santé et combattre la récidive.
L'histoire commence en 2017, dans la salle d'attente de l'Oncopôle. Rosanna Sabatié est albigeoise. Elle soignée à Toulouse et une discussion avec une malade lui fait découvrir les Dragons Ladies. Le Dragon Boat est un sport chinois. Mais, au Canada, la discipline prend une autre dimension : la lutte contre le cancer.
Les études médicales démontrent que l'exercice du sport prévient la récidive. Les oncologues conseillent d'avoir une activité sportive. L'extrême fatigue liée aux chimiothérapies, ou les conséquences des traitements, notamment l'ablation de la chaîne ganglionnaire s'agissant du cancer du sein, compliquent la guérison.
Les "Dragon Ladies" ont trouvé une solution : ramer. Des équipes existent en France et dans le monde, mais pas à Albi. Alors, Rosanna Sabatié décide d'en créer une. L'aventure va prendre un an. La jeune femme achète sur le Bon Coin un bateau. 250 kg et 12 mètres 50 de long. Elle le récupère dans les Alpes. Une fois embarqué, il faut lui trouver un port d'attache. Pas n'importe lequel. Les rameuses sont parfois "en vrac", explique Rosanna Sabatié. Il faut un ponton aménagé, un "accès handicapé".
Il en existe un à côté de chez Rosanna Sabatié, à l'aviron club albigeois. Le club joue le jeu et accepte d'héberger le Dragon Boat. Après des travaux de peinture, le bateau est à quai. Des gilets de sauvetage sont prêtés par la mairie. Les rames viennent de Toulouse. Il reste à trouver les rameuses. Des dépliants sont déposés chez les kinés.
En avril 2018, c'est le baptême. Dragon Boat quitte sa base de la Canavière et remonte le Tarn jusqu'au pied de la cathédrale Sainte-Cécile. Depuis, tous les samedis, les "Dragons Ladies Taranis" rament. Pour remplir le bateau, il faut 15 paires de bras. Les hauts et les bas des rameuses rend l'exercice compliqué.
L'association, rattachée administrativement à l'aviron club albigeois, compte 30 adhérents. La fatigue ou les effets secondaires des traitements empêche certaines de participer à la sortie hebdomadaire. Des soutiens prennent alors le relai pour permettre un entraînement. Prochain embarquement : début septembre