"Nous demandons une enquête pour que les barbaries cessent", un rapport dénonce les violences policières contre les opposants au chantier de l'autoroute A69

Violences physiques et psychologiques, privation de nourriture et de sommeil... Dans un nouveau rapport présenté ce mercredi 25 septembre, la Ligue des Droits de l'Homme de Toulouse livre ses conclusions sur les atteintes aux droits contre les opposants à l'A69, la future autoroute Toulouse-Castres.

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Violences, harcèlement, menaces et vol de matériel... Dans un nouveau rapport rendu public ce mercredi 25 septembre 2024, la commission d'enquête de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulouse (LDH) dénonce les agissements de "policiers dans l'exercice de leurs fonctions ou de commandos armés et masqués", contre les opposants à l'A69, la future autoroute entre Castres et Toulouse. 

Cette commission a enquêté sur le terrain entre février et septembre 2024 lors d'opération de police et de gendarmerie.

Stratégie de siège et d'usure

La LDH toulousaine estime que les forces de l'ordre ont mis en place depuis le début de l'année 2024 une "stratégie de siège et d'attrition" (autrement dit d'usure) à l'encontre des opposants à l'A69, des écureuils (les opposants perchés dans les arbres) et des militants associatifs. Elle dénonce ainsi la "privation de nourriture et de sommeil" sur les différentes ZAD installées le long du chantier de l'autoroute. 

Un traitement dénoncé par l'ONU

En février 2024, Michel Forst rapporteur spécial de l'ONU s'était rendu sur le chantier et avait, à l'instar du rapport de la LDH Toulouse, dénoncé le traitement "qui consiste à priver les opposants à l'A69 d'accès à l'eau et à la nourriture"

Le rapport de la Ligue des Droits de l'Homme ajoute un nouveau grief, "l'inadmissible entrave à la libre circulation de la presse et des membres de l'Observatoire Toulousain des Pratiques Policières".

"4 écureuils sont tombés, il faut pacifier les méthodes"

Le rapport évoque la journée de mobilisation anti-A69 du 8 juin 2024, théâtre d'affrontements entre militants et forces de l'ordre : "La commission d'enquête demande que les conséquences traumatiques de cette guerre psychologique soient prises en compte" et estime que policiers et gendarmes doivent "pacifier les méthodes"

Particulièrement pointée du doigt, la CNAMO (cellule nationale d'appui à la mobilité), ce corps de gendarmerie qui intervient en hauteur pour déloger les écureuils dans les arbres. "Les pratiques de la CNAMO ont mis en danger la vie des opposants. L'exécutif n'a pas le pouvoir de tuer" écrit le rapport de la LDH. 

Une milice ? Des commandos ? 

Existe-t-il une milice chargée de déloger les opposants au chantier ? C'est ce que semble indiquer le rapport de la Ligue des Droits de l'Homme qui évoque des "exactions des membres d'une milice pro autoroute, le 23 mars 2024, composée de petits patrons locaux, d'agents de sécurité, et d'autres personnes aux intentions belliqueuses."

Ces personnes auraient proféré des propos "sexistes, homophobes et des menaces de viol", lit-on dans le rapport qui dénonce également une tentative d'incendie en septembre 2024 contre le jardin d'une maison située sur le tracé de la future autoroute. 

La crainte d'un drame comme à Sivens

En conclusion, la LDH de Toulouse déplore la "dérive constante vers la violence lors des opérations de maintien de l'ordre", en rappelant la mort d'un opposant au barrage de Sivens en 2014. "Faudra-t-il la mort d’un·e opposant·e pour que, comme à Sivens, l’État fasse respecter ses propres lois et cesse de donner des blancs-seings aux entreprises privées ?" conclut le rapport.

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