"Ça touche notre état psychologique et notre vie de famille" : le ras-le-bol des gardiens de prison en sous-effectif

Sous-effectif, surpopulation carcérale, rappels pendant les week-ends, stress... Les agents de la prison d'Albi (Tarn) en ont ras-le-bol, et ils le font savoir. Mercredi 13 mars 2024, ils se sont mis en grève, et ont allumé un feu devant l'entrée de la maison d'arrêt. Ils attendent une réponse de l'État.

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"Il y a quelque chose qui ne va pas dans l'équation", interpelle Richard Thomas, secrétaire local du SPS (Syndicat pénitentiaire des surveillants) à Albi. Cette équation, c'est le manque de sept surveillants au sein de l'effectif du centre. 

Ici, ils sont une trentaine de surveillants pénitentiaires, là où il en faudrait 37. "Les chefs sont obligés de faire notre travail pour compenser. Une fois, il y en a un qui s'est retrouvé à tenir l'infirmerie, déplore Guillaume Derancy, secrétaire local CGT. "Les derniers départs n'ont pas été remplacés, relance Richard Thomas. On nous a promis des arrivées, mais finalement annulées."

Des rappels la nuit ou les week-ends

Dans une prison en surpopulation carcérale (170 détenus, pour 105 places), ce manque d'effectif créé un malaise, même en dehors des heures de travail. "Ça touche notre état psychologique, et notre vie familiale, se confie Guillaume Derancy. Pour combler les absences, on est rappelé la nuit, les week-ends... C'est trop souvent, mais il n'y a jamais de trop pour l'administration." Le personnel se retrouve ainsi avec parfois un seul jour de repos par semaine.

De quoi générer un état de stress permanent pour les salariés. "On attend que les choses changent. On veut que l'État mette les moyens, financiers et humains, pour qu'on soit en capacité d'assurer nos missions", lance Richard Thomas. 

Loin d'être un cas à part

Une situation qui est loin d'être isolée. On estime que sur l'ensemble des prisons rattachées à la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse, environ 200 postes seraient non pourvus, pour un taux de surpopulation carcérale de 189%.

Du côté de la direction de l'établissement, on est bien conscient de la difficulté avec laquelle les agents exercent leur métier. Elle assure qu'au moins un poste devrait être pourvu dans les prochains mois, mais que les départs en retraite, mélanngés à une crise des vocations, ne facilitent pas les choses. 

Le préavis de grève déposé par les agents sera reconduit ce jeudi 14 mars.

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