Depuis des années, les voisins du commissariat de police de Carmaux dans le Tarn se plaignent des nuisances sonores. Le bruit des détenus dans les cellules les empêchent de dormir. Les policiers dénoncent eux leurs conditions de travail dans un bâtiment inadapté.
Des insultes, des hurlements, des coups donnés dans les murs, voilà ce que cette habitante de Carmaux dans le Tarn doit supporter lorsqu'elle est chez elle.
La maison de cette mère famille est mitoyenne du commissariat, seul un mur la sépare des cellules dans lesquelles sont enfermés les détenus. Un mur qui laisse passer tous les bruits.
La famille habite ici depuis dix ans, mais les nuisances sonores se sont surtout aggravées ces dernières années avec l'augmentation de l'activité du commissariat. "On a alerté le commissariat, on a alerté le préfet, je lui ai écrit à plusieurs reprises, je n’ai pas eu de réponse. J’ai aussi alerté le procureur de la République qui connait les faits depuis deux ans déjà".Quand on rentre le soir du travail et qu’on entend déjà hurler on sait que ça va être difficile. Les cris nous réveillent, ça réveille les enfants, on passe des nuits blanches à écouter des insanités et des gens qui se déchaînent dans les cellules.
Cette voisine n'est pas la seule dans cette situation, d'autres riverains dénoncent également ces bruits permanents qui perturbent leur quotidien.
Les policiers de Carmaux dénoncent leurs conditions de travail
Un ras le bol partagé par les policiers qui travaillent dans le commissariat. Ce vieux bâtiment datant des années 50 est situé en plein coeur d'une zone pavillonnaire. Pour David Leyraud, du syndicat Alliance police, les locaux sont devenus totalement inadaptés, il faudrait déménager les services de police.L’accueil n’est pas digne d’un service public , il n’y a aucune confidentialité quand des victimes se présentent.
Certains collègues se retrouvent parfois à trois dans un bureau de 15 m² pour effectuer des enquêtes, des auditions, des confrontations.
Des conditions de travail que le syndicat a dénoncé auprès du directeur départemental de la sécurité publique et du préfet du Tarn. Le secrétaire régional d'Alliance police regrette que les réponses concrètes de l’admnistration mettent autant de temps à venir.
La député LREM de la circonscription a relayé le message d’urgence des policiers et du syndicat auprès du ministère de l’intérieur. Marie-Christine Verdier-Jouclas souhaiterait elle aussi que le commissariat déménage dans des locaux mieux adaptés aux missions de police.On nous évoque des questions d’arbitrage budgétaire car nous avons de gros problèmes de budget dans la police nationale. Tout ça contribue au malaise qui règne au sein de notre profession, car le commissariat de Carmaux n’est pas un cas isolé.