Une cinquantaine de personnes a rendu hommage mardi matin à Terssac (Tarn), devant l'usine Eternit, aux victimes de l'amiante autour de la stèle qui leur est dédiée. Une démarche de mémoire dans l'espoir que se tienne un jour un procès au pénal.
A Terssac (Tarn), pendant plus de 30 ans, l'usine Eternit a employé jusqu'à 280 salariés.
Parmi eux, des ouvriers ont longtemps respiré sans protection, des poussières d'amiante.
Certains en sont morts.
Alors, comme chaque 1er mai depuis 5 ans, les proches de ces victimes et d'anciens salariés, regroupés au sein de l'association départementale de défense des victimes de l'amiante (ADDEVA 81) leur ont rendu hommage. Ils étaient une cinquantaine ce mardi matin devant la stèle dédiée aux victimes devant l'usine Eternit.
Pour ces familles et ces proches, cette démarche de mémoire entend également montrer leur détermination à voir leurs démarches aboutir à un procès au pénal.
Selon l'association, le nombre décès provoqués par l'amiante s'élèverait pour les usines Eternit France à plus de 500 par an, sans compter plus de 2500 malades.
L'usine Eternit Terssac avait ouvert ses portes en 1971.
En septembre 2005, 4 familles ont déposé plainte contre l'établissement Eternit de Terssac devant le Procureur de la République d'Albi.
Vingt décès seraient imputables aux radiations de l'amiante dans cette usine.
En France, les premières plaintes de travailleurs exposés à l'amiante datent de 1996, mais après 22 années d'instruction, il n'y a eu aucun grand procès à ce jour. Et le parquet de Paris a demandé la fin des investigations dans plusieurs enquêtes concernant le scandale de l'amiante.
D'où la crainte des familles de victimes que des non-lieux soient prononcés dans les dossiers en cours.
L'amiante, interdite en 1997, est jugée responsable de 10 à 20 % des cancers du poumon et pourrait provoquer 100.000 décès d'ici 2025, selon les autorités sanitaires.
Voir ici le reportage d'Emmanuel Wat et Jean-Luc Pigneux :