La plus grande mine à ciel ouvert d'Europe, la Découverte, a fermé le 30 juin 1997. 20 ans après, le taux de chômage est proche de 20 % et le nombre d'habitants a baissé de 10 000.
C'était il y a presque 20 ans jour pour jour. Le 30 juin 1997 fermait la plus grande mine à ciel ouvert d'Europe, dite la Découverte, à Decazille en Aveyron. Dix ans plus tôt, à Blaye-les-Mines, dans le Tarn, le dernier puits de charbon fermait.
"Depuis que l'ascenseur de la mine ne descend plus, les gens ont l'impression que l'ascenseur social est bloqué", déplore aujourd'hui le président PS du département Thierry Carcenac. La fin du charbon a fait "perdre 3.000 emplois" au bassin, calcule Jacques Goulesque, ancien maire PS de Carmaux. Le taux de chômage a grimpé en flèche, au même rythme que la pauvreté, pour avoisiner les 20% et la population est passée de 25.000 à environ 15.000 habitants.
Mitterrand avait promis la relance du secteur
L'annonce de la fermeture de ces sites avait provoqué sur ces terres de Jean-Jaurès un important mouvement social de grèves et de manifestations. En 1980, c'est à Carmaux que François Mitterrand avait lancé sa campagne, promettant "la relance de l'industrie charbonnière".
Trois ans plus tard, alors François Mitterrand élu, le gouvernement avait annoncé la fermeture "inéluctable" des sites industriels, les prix étant nettement plus avantageux lorsque le charbon était importé.
Aujourd'hui, il ne reste que quelques corons, toujours occupés par d'anciens mineurs et leur famille. Mais il y a surtout de la désillusion. Et de la colère chez beaucoup d'ex-gueules noires. "Il (Mitterrand) a trahi le peuple", assure Bernard Rodriguez, 63 ans. Jean-Paul Dukta, 63 ans, renchérit : "Il y a de la rancune."