La présidence de l’instance de co-construction du projet de territoire de la Vallée du Tescou interpelle l'Etat dans le dossier Sivens. Quatre ans après sa création, la concertation n'a abouti à aucun consensus. "Les acteurs de la vallée ne peuvent plus attendre" assurent les pro-barrages.
Le conseil départemental du Tarn avait déjà interpellé l'Etat dans le dossier de Sivens (Tarn), en octobre 2020. Apparement sans succès, puisque désormais ce sont les deux co-présidents de l’instance de co-construction du projet de territoire de la Vallée du Tescou, Maryline Lherm (Maire de Lisle sur Tarn) et Bernard Pezous (Maire de La Salvetat Belmontet), à appeler à l'aide le gouvernement dans un communiqué de presse, envoyé dans la soirée du lundi 11 janvier.
Après quatre années de concertation, les deux élus estiment que "toutes les possibilités ont été mises sur la table afin d’appréhender toutes les solutions équilibrées permettant le développement économique et durable de la vallée" en respectant "la parole de chacun, des règles de co-construction, avec l’appui de nombreux experts indépendants et de nombreuses études engagées pour un montant de 700 000 € financés par l’Agence de l’Eau Adour Garonne et le Conseil départemental du Tarn".
Consentement sur les besoins en eau
Mais le 17 décembre dernier, une réunion s'est tenue afin de "valider un protocole d’accord pour permettre la poursuite du projet de territoire". Selon le communiqué de presse, "les participants ont examiné point par point le protocole et sont parvenus à un consentement (pas de « non ») sur les besoins en eau et les contreparties concernant la zone humide".
Mais quelques jours plus tard, le Collectif du Testet, organisation historique de l'opposition au barrage de Sivens dénonçait une réunion "convoquée la veille au soir, hors respect du règlement intérieur". Même si l'association reconnait "un texte présentant des avancées", elle réclame " un besoin de garanties concernant la préservation de l’intégralité de la zone humide dans ses limites définies en 2012 qui doit être préservée de tout ouvrage".
Devoir de responsabilité
"Des revirements à posteriori, pour Maryline Lherm et Bernard Pezous, non conformes à la parole engagée et au devoir de responsabilité qui incombe à chaque représentant exprimant la pluralité des sensibilités au sein du projet de territoire". Les deux co-présidents en appellent à l'Etat afin de se saisir "des conclusions de cette démarche et de faire connaître sa position ; les acteurs de la vallée ne peuvent plus attendre".
Entre gestion opaque, absence de communications et nombreux faux semblants, cet énième épisode autour d'un nouveau projet pour la vallée du Tescou démontre que si l'Etat doit trancher dans ce dossier, loin du consensus continuellement invoqué, il y aura forcément des déçus et des mécontents.