Tous les cent ans, depuis le XVIe siècle, une messe se déroule à Albi pour protéger la ville des fléaux. Après la peste et les incendies, c'est la Covid qui sera au coeur de la cérémonie, prévue ce dimanche 25 octobre.
Dans le Tarn, l'épidémie de coronavirus s'aggrave. La préfète du Tarn envisage même la fermeture des centres commerciaux. Les habitants de la ville d'Albi bénéficient toutefois d'un soutien "moral" : le calendrier des cérémonies religieuses.
Depuis 1536, la Cité Episcopale se place sous la protection de Saint Salvi et Saint Roch. Les consuls, représentants chacun un quartier de la ville, ont inauguré cette tradition face au péril de la peste. Tous les cent ans, des voeux sont renouvelés lors d'une messe.
En 1720, la peste frappe à Marseille. Une nouvelle fois, les Albigeois brandissent le patronnage des deux saints comme "bouclier" sanitaire. Mais, en 1820, aucune épidémie à l'horizon. Prêtres, militaires, commerçants et artisans se réunissent tout de même dans la collégiale Saint-Salvi. Ils invoquent les périls de l'époque :
Il ne semble pas que comme en 1720 nous soyons menacés de la peste, mais comme en 1820 nous sortons à peine d'une autre calamité aussi terrible : la guerre avec tous les maux qu'elle entraîne
En octobre 2020, c'est, en quelque sorte, un retour aux sources. Il y a bien une épidémie. Le "Yersinia pestis" (autrement dit l'agent infectieux de la peste) a laissé la place à un virus : la Covid-19. Les ravages sont moins meurtriers. La peste noire a tué des millions de Français. Mais l'angoisse et un drame sanitaire sont bien là.
Bien évidemment, l'utilité d'une messe est laissée à l'appréciation de chaque conscience. Les non-croyants peuvent réduire le renouvellement des voeux, à la collégiale Saint-Salvi, a un simple folklore local.
En tout cas, des représentants du conseil municipal seront présents. Et, bien sûr, les contraintes sanitaires s'appliquent: ainsi la jauge des participants est limitée à 300 personnes.