Le report du procès de l'attaque du musée Bardo de Tunis, le 18 mars 2015, est un coup dur pour les proches des victimes. Parmi elles, des familles tarnaises mettent en cause l'Etat français à qui elles reprochent son silence.
Le 18 mars 2015, des assaillants prennent d'assaut le musée du Bardo, près de Tunis, en Tunisie. L'attentat, revendiqué le lendemain par l'Etat islamique, fait 22 morts et une quarantaine de blessés.
Parmi les victimes, deux Tarnais, Jean-Claude Tissier et Nadine Flament, habitants d'Aussillon.
Leurs proches attendaient beaucoup du procès qui s'est ouvert à Tunis mardi 31 octobre 2017. Procès dans lequel comparaissent 26 personnes, pour complicité notamment (les deux terroristes ont été tués à l'issue de l'attaque).
Mais celui-ci a été reporté en début d'audience, à la demande des avocats des prévenus.
Une décision douloureuse pour les familles des victimes, déjà ulcérées par la gestion franco-tunisienne du dossier. La plupart d'entre elles n'étaient pas présentes à Tunis, par exemple. Il y a plusieurs mois, elles ont demandé au ministère de la justice si l'Etat prenait en charge les frais de déplacement des familles en Tunisie et n'ont à ce jour reçu aucune réponse.
Une solution de vidéoconférence pour suivre le procès depuis la France avait été envisagée mais n'a pu aboutir, pour des raisons mystérieuses.
En outre, les avocats français n'ont pas eu accès à la totalité du dossier. Les avocats toulousains des familles de Jean-Claude Tissier et Nadine Flament étaient présents à Tunis, à l'ouverture du procès. Maîtres Emmanuelle Franck et Alexandre Martin ont formalisé la constitution de partie civile des enfants et petits enfants de Nadine Flament. Mais Alexandre Martin ne mâche pas ses mots : pour lui, il y a une prise en charge à deux vitesses entre les victimes des attaques ayant eu lieu en France et celles du Bardo.
Voir le reportage de Sylvain Duchampt et Véronique Galy, de France 3 Tarn :