A Castres, l'entreprise Seppic, classée Seveso seuil haut vient de se voir autorisée par arrêté préfectoral à augmenter ses capacités de stockage d'oxyde d'éthylène, un produit explosif. Une décision qui n'est pas du goût des riverains, opposés de longue date à cette augmentation.
A Castres, l'entreprise Seppic est installée non loin de la rivière Agout et tout près des maisons. Cette entreprise produit principalement des excipients et des actifs pour les industries cosmétiques et des excipients vétérinaires. Et elle utilise pour cela de l'oxyde d'éthylène, un produit dangereux, stocké sur place.
Deux tonnes supplémentaires
10 tonnes de ce produit dangereux et explosif étaient stockées sur le site jusqu'à présent mais la Seppic demandait depuis 2016 de pouvoir accroître de 2 tonnes supplémentaires sa capacité de stockage.Elle a finalement été entendue, au terme de plusieurs années d'études et malgré l'opposition répétée des riverains du site. Pour les services de l'Etat, l'augmentation du stockage n'augmentera pas les risques puisque chaque container est indépendant des autres.
"Les conditions de sécurité restent les mêmes" explique ainsi Frédéric Berly, responsable de la DREAL (Direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement) Tarn-Aveyron. "La particularité de cette augmentation de capacité c'est que si un incident survient, seule la capacité contenue dans un container est mise en cause, c'est pour ça que l'augmentation du nombre de containers n'augmente pas les effets en cas d'incident", assure-t-il.
L'inquiétude des riverains
L'arrêté préfectoral autorisant cette augmentation de capacité vient d'être pris. Et elle n'est pas du tout du goût des riverains. Pour Daniel Respaud-Bouny, président de l'association pour la sécurité des riverains, le récent incendie de l'usine Lubrizol de Rouen a suffi à démontrer qu'un incident pouvait toujours survenir."Ce n'est pas fait pour exploser" dit-il "mais il y a des aléas qui peuvent engendrer un pépin, on l'a vu à Rouen. Donc un danger augmenté par la capacité présente sur les lieux ne peut pas nous satisfaire."
Voyez le reportage de Miryam Brisse et Matthieu Chouvellon :