Après plusieurs incidents sur le chantier de l'A69, les gendarmes surveillent jour et nuit les travaux de la future autoroute. Lundi 27 mai dans la soirée, forces de l'ordre et salariés du chantier ont été une nouvelle fois pris pour cible par les zadistes. Des renforts ont été appelés pour sécuriser la zone située à 10 km de Castres. Le chantier a pu reprendre son cours en fin de soirée
Le 27 mai, une soirée de travaux débutent pour effectuer le marquage au sol sur une zone de chantier à Saïx. Une balayeuse est à l'œuvre pour nettoyer la route avant l'intervention des ouvriers.
Des ouvriers encadrés de gendarmes. Une situation peu ordinaire, sur un chantier routier, mais indispensable pour assurer la sécurité des salariés. Régulièrement des chantiers sont pris pour cible par des opposants à l'A69.
Une surveillance jour et nuit
Et ce soir-là ne fera pas exception. La nuit est à peine tombée que débutent des lancers de pierres et de billes à l'aide de frondes. Les gendarmes et les ouvriers sont visés. Des lasers de couleur verte sont directement orientés vers les personnes présentes. Des actions qui sont le fait d'une dizaine d'opposants cagoulés et installés sur un terrain privé voisin.
Cet éclairage vert est très déstabilisant et incapacitant pour les yeux et cela peut aussi toucher les ouvriers. Cette opposition est hostile et violente. C'est pour ça que nous sommes présents et que nous sécurisons au quotidien depuis deux mois, jour et nuit, le chantier et les personnels de la société qui y travaillent.
Capitaine Matthieu, commandant brigade de gendarmerie de Graulhet
Des tirs de mortiers sur les forces de l'ordre
Face à ces attaques, les forces de l'ordre décident de sortir les boucliers pour se protéger. Mais la violence monte ensuite d'un cran. Les forces de l'ordre essuient des tirs de mortiers d'artifice, un cocktail molotov lancé sur du matériel de chantier. Des renforts sont appelés et les salariés de la société Atosca sont mis en sécurité.
"C'est très délicat. Il faut être très professionnels. User la force la plus nécessaire possible et monter les interventions de manière graduée et proportionnelle. Il y a eu des phases de tir on a riposté. Et puis on a mis en place une phase offensive. Ils se sont retranchés par eux-mêmes. On n'a pas été plus loin dans l'usage de la force. Maintenant on les tient à l'écart. Ce sont des phases très délicates", précise le Capitaine Matthieu, commandant brigade de gendarmerie de Graulhet.
Aux alentours de minuit, les gendarmes parviennent à repousser les opposants. L'utilisation d'un éclairage puissant en direction du terrain où ils s'étaient regroupés a permis de les maintenir à distance, comme ont pu le constater les journalistes de France 3 Occitanie présents sur place dans la nuit du 27 mai.
Le calme revenu les ouvriers du chantier reprennent leur mission. "Selon le planning prévu", indique la préfecture du Tarn dans un communiqué. Elle dénonce également "les agressions commises sur le chantier de l'A69...Une dizaine d'individus violents ont jeté des projectiles sur les ouvriers du chantier de l'autoroute et sur les gendarmes. Plusieurs ouvriers ont été atteints selon Atosca, sans blessure grave". La préfecture poursuit en indiquant que les gendarmes sont parvenus " à tenir les agresseurs à l'écart en employant des grenades lacrymogènes".
Une enquête judiciaire sera menée pour identifier les auteurs de ces violences.
Écrit avec PJ.Vergnes