"Ça fait huit ans qu'on est dans la douleur, ça fait huit ans qu'on attend", l'épreuve de la famille de Dahou-Samir Dahmani face au report du procès

Huit ans que la famille du jeune Dahou-Samir Dahmani attend un procès. Le 18 juin 2016 le jeune garçon roule sur la moto qu'il vient d'acheter. Une camionnette le percute. Le procès du conducteur Alex Rodriguez devait se tenir 30 mai. Mais une demande de renvoi pourrait rallonger encore l'attente d'un procès.

Dans le secret du cabinet de son avocat, la famille Dahmani est réunie pour ce qui devait être un dernier rendez-vous avant le procès tant attente de l'homme responsable du décès de Dahou-Samir. Mais l'audience prévue ce 30 mai devrait être renvoyée en raison de l'état de santé de l'avocat de la partie adverse. Un délai qui rajoute à la douleur de la famille. 

Une interminable attente

Une famille, sous le choc face à ce retournement de situation à deux jours du procès. Une famille qui se prépare depuis 8 ans la tenue d'un procès. 

8 ans qu'on attend, qu’on vit avec ça, avec cette attente, et cette injustice surtout. Ça fait 8 ans qu’on est dans la douleur, dans la peine dans le chagrin.

Kheira Dahmani, soeur de Dahou-Samir

Une douleur d'autant plus vive que le jeune garçon aurait dû fêter ses 29 ans ce 30 mai. 

" Comme c’est le mois de mai c’est un mois très compliqué pour nous. Le 30 mai c’était son anniversaire il aurait fêté ses 29 ans, et c’est un jour très douloureux pour tout le monde. C'est un peu la double peine, c’est encore pire. On voulait tourner la page et avancer, reprendre le cours de notre vie. Mais là on va devoir encore attendre. Combien de temps, je ne sais pas", rajoute-t-elle. 

Mort pour avoir acheté une moto volée

Une famille très éprouvée depuis le 18 juin 2016. Ce jour-là Dahou-Samir, un jeune homme de 21 ans, passionné de moto depuis l'enfance, est au guidon d’un deux-roues qu'il vient d’acheter. Alors qu'il circule à Castres, un fourgon le percute violemment. À bord, deux jeunes hommes, à la recherche de leur moto, volée quelques jours plus tôt.

Dans un premier temps, l'enquête s'oriente vers un banal accident de la route. Mais plus d’un an plus tard devant l’accumulation de preuves, les faits sont finalement requalifiés en violence volontaire aggravée ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Des témoins ont vu la camionnette percuter la moto

"Il y a de nombreux éléments dans ce dossier. Vous avez trois témoins directs qui ont vu ce camion démarrer en trombe et venir percuter cette moto sur sa voie. Vous avez également tout un contexte qui fait que l’accusé et son ami qui était propriétaire de la moto s’étaient lancés en quête de récupérer cette moto coûte que coûte. Et malheureusement, ils en auront apporté la démonstration", indique maître Robin Sénié-Delon.

Vous avez également tout un tas de messages où il est insupportable, pour cette famille, d’entendre que les premiers mots de l’accusé après le drame seront d’indiquer à sa petite amie que par exemple il a shooté le jeune

Robin Sénié-Delon, avocat de la famille Dahmani

 Si le renvoi de l’audience est bien confirmé jeudi matin aux assises d’Albi, le procès ne se tiendra pas avant plusieurs mois. Une nouvelle épreuve pour la famille Dahmani, qui attend de tourner enfin cette page juridique, sans pouvoir pour autant effacer son chagrin.

Écrit avec Aurianne Duffaud et Lou Florentin