En deux jours, deux feux de brouissailles ont été déclenchés, au dessus de Castres lundi 5 et à Caylus, dans le Lot mercredi 7. Le 1er incendie était dû à un tir de roquettes lancé par le 8ème RPIMA de Castres dans une zone particulièrement sèche. Le 2ème, à des "manoeuvres militaires."
Avant les deux grands derniers feux qui ont ravagé des prairies à Caylus et à Castres presque tout le monde avait oublié la fragilité de notre région face à ce fléau. Il était pourtant bien prévisible, réchauffement climatique aidant, que la région ne pouvait éternellement bénéficier des conditions favorables.
Des moyens aériens ont été engagés en fin de journée lundi 5 septembre pour lutter contre un feu de broussailles attisé par le vent dans le sud du département du Tarn près de Castres. Le feu a pris sur un terrain d'entraînement du 8ème RPIMA de Castres au moment où une unité était sur place et après un tir de roquettes. Ce qui devait arriver, arriva. Le feu s'est déclenché. 80 hectares de prairie ont été détruits et des espèces protégées mises en danger.
A nouveau hier, mercredi 7 septembre, à Caylus dans le Lot, un feu s'est déclenché. Pour le maire de Vaylats, commune avoisinante, il ne fait aucun doute que l'incendie est dû, également à des tirs de roquettes. La communication de l'armée de Terre a confirmé dans un communiqué que le feu a pris "suite a des manoeuvres militaires" sans pour autant en spécifier la nature.
Certes les obligations légales de débroussaillement (OLD) ont été instituées et appliquées, mais de manière inégale suivant les communes. Mais qu'en est-il des zones reculées particulièrement sèches qui servent de camps d'entraînement ?
Pour les responsables de l'armée, "toutes les mesures de sécurité ont été prises avant le démarrage de l'entrainement et avant le début des tirs de roquettes."
Force est de constater que dans les circonstances que la Région vient de vivre, ces dispositifs n’ont pas suffi. Combattre le feu est une chose que les pompiers savent faire, en revanche, éviter que le feu ne démarre est un objectif qu’il est difficile d'atteindre.
Comment se fait-il que des tirs de roquettes aient été maintenus dans une zone aussi sèche ? Du côté de la communication de la 11e Brigade des parachutistes de la région, on affirme que si toutes les mesures de sécurité sont prises il "est impensable que les hommes puissent ne pas s'entraîner pendant plusieurs mois même en période estivale pour éviter tout risque de feux." Il faut que les hommes soient prêts à n'importe quel moment.
La sécurité du pays passe donc avant la prévention des feux ravageurs. Pourtant l’État semble mener une politique de prévention active qui s’articule autours de la lutte, de la gestion de la forêt et des prairies mais aussi de l’espace entre les zones sèches et les habitations et l’information du public. Difficile d'expliquer ce paradoxe.
Un sujet de Julie Vallin :