VIDÉO. "Des images affolantes" : des canards massacrés pour entraîner des chiens de chasse

Dans une vidéo Youtube, Pierre Rigaux, membre de l'association Nos Viventia, dénonce des pratiques violentes d'éleveurs de gibiers sur leurs bêtes. Dans le cadre d'une sortie de chiens de chasse organisée par l'association Retriever club, ces éleveurs cassent les ailes de leurs canards et les tiennent par la tête. Partenaire avec Retriever club, Royal Canin annonce stopper ses activités avec cette association.

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La vidéo publiée jeudi 26 octobre sur Youtube peut choquer. Pierre Rigaux, de l'association Nos Viventia ("Nous les vivants", en latin), documente une sortie canine organisée par l'association Retriever club de France. Selon lui, "deux mondes" se rencontrent lors de cette activité organisée le 22 et 23 septembre. D'un côté, ces éleveurs de chien qui promeuvent les races de leurs animaux. De l'autre, les éleveurs de gibiers et canards qui s'occupent du lâché avant que les canards soient fusillés.

"Les tireurs et les propriétaires de chiens se contrefichent de ce qui est fait sur ces canards"

La scène se déroule à La Pomarède (Aude) puis à Vaudreuille (Haute-Garonne) au sud-ouest de Castres. Sur les images, on y voit certains éleveurs faire preuve de brutalité envers leurs gibiers. "Il le prend par la tête puis par le cou pour le lancer", commente le youtubeur dans sa vidéo. "Le canard, encore vivant, est achevé en le tapant sur une caisse. Le chasseur casse les ailes d'un autre canard, et le frotte à la végétation et le tenant par les ailes cassés", poursuit-il. 

"C'est de la violence gratuite exercée sur des animaux, pour rien d’utile au final. C'est une forme de jeu où les canards sont traités comme des objets", condamne Pierre Rigaux, joint par téléphone. "Ça se voit sur place : les tireurs et les propriétaires de chiens se contrefichent de ce qui est fait sur ces canards." Cet activiste avoue sa surprise face à "l'indifférence" des propriétaires de chiens qui n'ont "pas la moindre considération pour la sensibilité des animaux". 

Sur les publications Facebook du Retriever club de France, aucun post ne fait état de ses pratiques même si ce ne sont pas eux qui s'occupent des canards. "Ils ne peuvent pas ignorer que cela se passe comme ça, ils le voient précisément"n assure Pierre Rigaux. Contactée, l'association n'a pas répondu à nos sollicitations. 

Pour l'ensemble de ces faits, Nos Viventia a porté plainte auprès du tribunal de Carcassonne (Aude). "Quelques jurisprudences vont dans ce sens. On a bon espoir que ça aboutisse", espère Pierre Rigaux.

Juridiquement, les violences sont interdites sur des animaux en captivité

Car toute la subtilité de cette violence se situe dans la Code Pénal. Plus précisément, dans l'article 521-1 : "sévices graves acte de cruauté envers les animaux". Ces comportements sont strictement interdits envers des animaux domestiques ou apprivoisés. Ils ne le sont pas pour les animaux sauvages. 

Sauf que, depuis la loi du 30 novembre 2021, "un amendement transforme en délit le fait de donner volontairement la mort à un animal domestique ou apprivoisé. Des exceptions sont prévues pour les traditions locales", comme l'indique le site Vie publique

Des images "affolantes"

Pour Maître Marion Bouillaud-Juanchich, ces images "sont affolantes" et relèvent de "maltraitance ou d'acte de cruauté". Ces pratiques mises en lumière par Pierre Rigaux pourraient tomber sous le coup de la loi de novembre 2021.  "Les canards sont dans des cages. On peut penser qu'ils sont tenus en captivité", estime-t-elle. 

Elle rejoint le vidéaste sur la question de la jurisprudence qui pourrait modifier la lecture des faits. Elle observe elle-même une "réflexion juridique pas anodine" de la part des tribunaux sur des affaires de maltraitance animale. "Les choses changent énormément. On a des premières peines d'emprisonnement pour des affaires sur des chiens, chats ou chevaux" constate-t-elle. 

Ces images sont en tout cas parvenues aux dirigeants de Royal Canin, partenaire de l'association Retriever club. Dans un post Instagram, la marque se dit "choquée par les images découvertes et s'oppose avec fermeté aux pratiques qui apparaissent dans cette vidéo". Elle annonce "suspendre immédiatement le partenariat avec le Retriever Club" en attendant de plus amples explications. 

Retriever club de France condamne

Dans un communiqué publié sur son site internet de ce vendredi 27 octobre, le comité de Retriever club de France affirme qu'il "ne cautionne pas" cette vidéo et "condamne avec la plus grande fermeté les pratiques allant à l'encontre de nos règlements".

"Ces images ne reflètent pas la réalité de nos activités, et nous réaffirmons notre engagement pour le bien être animal et pour une organisation éthique des concours de gibiers." Le comité annonce l'ouverture "d'une enquête interne" et "des décisions nécessaires seront prises dans les meilleurs délais afin de préserver notre association".  

 

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