66 "pisseurs et pisseuses involontaires de glyphosate" ont déposé plainte ce lundi au tribunal de Castres (Tarn). Les analyses d'urines effectuées en avril dernier se sont toutes révélées positives à la présence de cet herbicide.
La campagne de recherche de glyphosate dans les urines se poursuit dans plus de 70 départements en France.
Ce lundi matin à Castres (Tarn), 66 volontaires au test de dépistage urinaire ont déposé plainte auprès du tribunal suite aux analyses effectuées en avril dernier.
Les résultats sont sans équivoque : 100% des prélèvements se sont révélés positifs à la présence de la molécule herbicide.
3,42 microgrammes/litre
Un taux très élevé dépisté chez un pisseur tarnais, surpris par ce record.Interviewé sur les marches du palais de justice de Castres, Christian Rougé confie son étonnement :
Je ne m'attendais pas à ce palmarès... ce qui m'inquiète c'est que je vis à la campagne, j'ai une vie plutôt saine et j'ai la chance d'acheter des produits bio.
Christian et les 65 autres volontaires ont déposé individuellement leur plainte auprès du procureur de la République de Castres.
Ces plaintes pour pour "mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et atteinte à l’environnement" iront grossir le très conséquent dossier jugé au Pôle Santé Publique du Tribunal de Grande Instance de Paris.
Pour Christian Rougé :
Pas question de me laisser faire, je porte plainte pour que les choses évoluent pour nos enfants et nos petits-enfants.
En avril 2018 la campagne de recherche de glyphosate dans les urines débutait dans le département de l'Ariège.
Depuis le début de la campagne, tous les prélèvements effectués sur les pisseurs et pisseuses volontaires ont révélé la présence systématique de glyphosate dans leurs urines.
Les taux allant jusqu’à 3,5 microgrammes par litre (µg/l).
Le reportage dans le Tarn d'Hélène Jacques et Véronique Galy
Glyphosate : quel est le seuil autorisé ?
Le seuil autorisé dans l’eau potable en France étant de 0,1 µg/l.Les personnes prélevées ont jusqu’à 35 fois plus de glyphosate dans leurs urines que le taux légal dans l’eau.
La moyenne des concentrations des personnes testées est 15 fois supérieure à ce taux légal (soit 1,5 µg/l).