Les pro-barrage de Sivens manifestent à Albi ce samedi sur fond de polémique

C'est au tour des défenseurs du projet de barrage à Sivens de battre le pavé, à l'initiative de Tarn Ruralité. Mais avant même d'avoir commencée, cette manifestation suscite déjà la polémique. 

L'association Tarn Ruralité appelle à la manifestation ce samedi 15 novembre à Albi (14 heures, parking base loisirs de Pratgraussals) pour soutenir le projet de barrage à Sivens. Une manifestation qui devrait regrouper beaucoup de monde, mais qui suscite des polémiques, notamment autour de l'appel à manifester de l'association des maires et des élus tarnais. 

"Tarn Ruralité" est une association loi 1901 basée à Albi, créée en mai 2014, et qui a, selon ses statuts, notamment pour objet de "promouvoir la richesse et la diversité des territoires ruraux tarnais" et de"conduire toutes les actions de communication et de lobbying destinées à défendre les intérêts des acteurs ruraux et de leurs territoires de vie". Elle est hébergée à la fédération départementale des chasseurs du Tarn. Jean-Claude Pradier préside d'ailleurs à la fois l'association et la fédération de chasse.

"Ça suffit !"

Dans son appel, publié le 3 novembre dernier, l'association s'insurge contre les actes d'incivilités, les occupations du site de Sivens et le rejet du processus démocratique : 

"Ça suffit ! Les citoyens tarnais sont capables de prendre leurs responsabilités et de décider avec les représentants qu’ils ont élus, de l’aménagement du territoire qu’ils souhaitent.
Les Tarnaises et les Tarnais qui vivent sur, et grâce à ce territoire, ne supportent plus d’être victimes de faits inacceptables.
Combien de menaces proférées, combien de gestes d’agressions, combien de biens vandalisés, subtilisés, de professionnels entravés dans la marche de leur activité. De Lisle-sur-Tarn à Albi en passant par Gaillac, tous les jours, des Tarnaises et des Tarnais sont les victimes d’une situation qui se développe sans que les pouvoirs publics n’en prennent l’exacte mesure.
Nous demandons que les personnes et les biens soient protégés par les autorités, contre les exactions régulièrement commises par de personnes extérieures à la vie du département.
Nous demandons instamment que soit rétabli l’ordre républicain qui garantit à chaque citoyen de pouvoir vivre et travailler en toute liberté, dans le respect de chacun.
Nous demandons que les habitants puissent reprendre possession de leurs propriétés et que les occupations cessent définitivement, que les professionnels puissent poursuivre leurs activités en toute sérénité."
(extrait du communiqué de presse)

Le soutien contesté de l'association des maires

Plusieurs organisations ont rejoint ce mouvement et s'associe à la manifestation. C'est notamment le cas de l'association des maires et des élus du Tarn.
"Ce rassemblement, écrit Sylvain Fernandez son président dans un courrier à ses adhérents, cautionné par bon nombre d’autres associations et organismes représentatifs du monde rural mais aussi du monde économique et de la société civile, n’est ni plus ni moins qu’un appel au rétablissement de l’ordre républicain, qui je l’espère sera entendu par tous les élus. Je vous invite donc, munis(ies) des insignes de la République, à rejoindre à mes côtés ce rassemblement".

Un contre-appel

Mais des élus se sont émus de cet appel à manifester alors que le conseil d'administration de l'association n'a pas été consulté par le président. Un "contre-appel" a depuis été lancé (et signé par 180 élus du département) : 

"En participant à cette manifestation nous contribuerions à exacerber les violences qui ont entrainé la mort tragique d’un jeune pacifiste non violent, Rémi Fraisse.
Aucun(e) élu(e) ne peut, ni par ses propos ni par son attitude, prendre la responsabilité de nourrir les haines et les divisions. A l'heure où la confiance dans les représentants politiques est toujours plus contestée, il est urgent de redonner du sens à l’action politique et de ne pas en rajouter en jetant de l'huile sur le feu.
Le "rétablissement de l'ordre républicain" réside uniquement dans la mise en place d’un véritable débat contradictoire autour du Barrage de Sivens et des pratiques agricoles sur le territoire.
Nous appelons nos collègues à ne pas participer à ce rassemblement, lourd de risques, et à favoriser parmi les populations de nos collectivités le nécessaire et vital dialogue républicain".


Bref, la manifestation de ce samedi est loin de faire l'unanimité. Tous espèrent cependant qu'elle se déroulera dans le calme. 

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