Un couple de pharmaciens de Béziers a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, mercredi, dans le cadre d'une enquête sur un trafic de médicaments classés comme stupéfiants, pour une somme de plus de 300.000 euros, a-t-on appris de source judiciaire.
L'homme a été mis en examen pour "escroquerie aggravée au préjudice de la Caisse primaire d'assurance maladie de l'Hérault", "délivrance de produits stupéfiants sur la base d'ordonnances fictives ou de complaisances", "offre et cession de produits stupéfiants", a-t-on précisé de même source.
Son épouse a été mise en examen pour "recels de biens (argent) provenant d'un délit d'escroquerie aggravée", a ajouté la même source.
Le couple et trois clients, soupçonnés d'être les dealers-grossistes, mais dont le sort n'était pas connu mercredi, avaient été placés lundi en garde à vue dans le cadre de cette affaire portant sur le Skenan, un antalgique avec de la morphine destiné normalement à traiter des douleurs d'origine cancéreuse et du Subutex, un traitement de substitution à l'héroïne.
L'enquête a été ouverte, en mai, lorsque la Caisse primaire d'assurance maladie de l'Hérault a signalé l'achat par un assuré de 750 boîtes de Skenan.
Un an plus tôt, la Fédération des pharmaciens de l'Hérault avait déjà été alertée par cette même CPAM d'une vente trop importante de Skenan à Béziers et les pharmacies de Béziers avaient appelé à une plus grande vigilance sur ce médicament, selon le président de cette fédération, M. Frédéric Abecassis.
L'enquête a permis de déterminer que la quasi-totalité des médicaments, soit 10.500 gélules, avaient été acquises dans la même pharmacie, où des irrégularités ont été découvertes, notamment le remplacement d'ordonnances par des prospectus.
La perquisition du domicile des praticiens a permis aux enquêteurs de saisir 360.000 euros en liquide cachés en différents endroits.