Un an après leur disparition, le 14 juillet 2013 à Perpignan, Allison Benitez et sa mère Marie-Josée restent introuvables et les chances de les retrouver s'amenuisent. Le principal suspect de l'affaire, le légionnaire Francisco Benitez, mari et père des victimes, s'est suicidé le 5 août 2013.
Ces paroles sont celles de l'avocat de la famille des victimes, Philippe Capsié. Un an après la disparition des deux femmes les espoirs de résoudre l'affaire sont minces."On reste dans l'attente d'une découverte providentielle : le hasard de la découverte d'un corps ou les révélations de quelqu'un".
De nouvelles fouilles en perspective
Selon plusieurs avocats au dossier, des fouilles approfondies du bassin de la station d'épuration de Port-Leucate sont prévues. Il s'agirait cette fois d'y faire intervenir des plongeurs spécialisés, voire de vider complètement le bassin. Les enquêteurs avaient en effet pu détecter la présence du légionnaire dans la zone à plusieurs reprises entre le 14 et le 22 juillet, parfois en pleine nuit, grâce au téléphone portable du suspect.
D'autres fouilles avaient été évoquées, notamment sur les terrains militaires auxquels Benitez aurait pu avoir accès dans le sud de la France mais les parties civiles ignorent si de telles fouilles ont été réalisées.
"Très rapidement, l'instruction a cherché à savoir si Benitez avait pu bénéficier de complicités ou s'il avait pu se confier auprès de quelqu'un", explique l'avocat de la famille.
Ces investigations, assurent les avocats au dossier, sont toujours en cours. L'entourage, les collègues de la Légion, la maîtresse espagnole de Bénitez ont ainsi été passés au crible et personne n'a été mis en cause.
Ainsi, les enquêteurs ont pu déterminer que la maîtresse de Benitez au moment des faits, une Espagnole installée à Barcelone, s'était rendue à Perpignan une semaine après la disparition d'Allison et Marie-Josée et qu'elle y avait rencontré le légionnaire.
A-t-elle reçu les confidences de son amant ? Cette piste a été "sérieusement explorée" mais n'a pas débouché, relève un avocat.
Similitudes avec la disparue de Nîmes
Dans la sphère Benitez, il n'y a pas que l'épouse et la fille qui ont disparu. L'ancienne maîtresse aussi. Le 29 novembre 2004, Simone de Oliveira Alvès, Brésilienne installée en France, s'évanouissait dans la nature à Nîmes. Francisco Benitez était alors son amant.
Entendu à l'époque par les enquêteurs comme simple témoin, il déclare avoir reçu un SMS de Simone lui annonçant leur rupture. Neuf ans après, dans l'affaire de Perpignan, il mentionne aux policiers un autre texto, celui reçu du portable de son épouse le 14 juillet lui annonçant en substance son départ vers Toulouse en compagnie d'Allison.
La famille de Simone de Oliveira est convaincue de la responsabilité du légionnaire dans sa disparition. Simone, qui croyait Benitez séparé de son épouse Marie-Josée, avait appris peu de temps avant sa disparition à Nîmes que le légionnaire continuait de fréquenter Marie-Josée régulièrement. De même, Allison avait, semble-t-il, découvert l'existence de la dernière maîtresse de son père, peu de temps avant de disparaître le 14 juillet 2013.
L'enquête préliminaire ouverte à Nîmes, après le rapprochement fait entre le dossier de Perpignan et l'étrange disparition de Simone, pourrait prochainement être jointe à l'instruction en cours à Perpignan.
Le point sur l'avancement de l'enquête en image avec Dorothé Berhault
Les moments forts de l'enquête en 2013
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