Le groupe Avril va réduire temporairement, d'août jusqu'à la fin de l'année, sa production de biodiesel en raison du contexte mondial "défavorable", avec notamment la chute des cours du pétrole, tout en s'engageant à préserver l'emploi. L'unité de production SAIPOL du port de Sète sera touchée.
Le groupe, leader mondial de la production de biodiesel à partir d'oléagineux, cite une baisse importante des commandes avec une projection de ventes début avril de 928.000 tonnes contre 1,5 million de tonnes en 2015 à la même période.
Pour s'adapter, l'activité de sa filiale Saipol sera réduite à compter du mois d'août dans ses cinq usines d'estérification à :
- Bassens en Gironde
- Grand-Couronne en Seine-Maritime
- Le Mériot dans l'Aube
- Montoir-de-Bretagne en Loire-Atlantique
- Sète dans l'Hérault
La direction s'engage à tout mettre en oeuvre pour que ces mesures soient sans impact sur l'emploi", assure le groupe Avril dans un communiqué publié à l'issue d'un comité central d'entreprise extraordinaire.
Le groupe, anciennement Sofiproteol, que préside Xavier Beulin, également président de la FNSEA, le premier syndicat agricole français, explique notamment cette décision par "la surcapacité du marché européen du biodiesel", sur fond de baisse du prix du gazole, le taux de change euro-dollar, ainsi que le développement sur le marché européen des huiles végétales hydrotraitées (HVO) pour la production de biodiesel, notamment à base d'huile de palme.
Mais Avril invoque aussi des cours du colza français et européen moins compétitif avec le recul des récoltes et enfin un cadre réglementaire européen hétérogène sur "le développement des énergies renouvelables en général et des biocarburants en particulier".
Ce contexte affecte fortement la compétitivité, la rentabilité et les perspectives de développement des activités de Saipol en France, qui enregistre une baisse importante du volume de ses ventes en 2015 et en 2016", insiste-t-il, ce qui "rend nécessaire l'adaptation immédiate de la production à la baisse des commandes".
Par ailleurs, le groupe Avril évoque la "menace" que fait peser sur ses activités de biodiesel, la perspective de reconversion d'une raffinerie de Total dans les Bouches-du-Rhône, qui porterait sa production annuelle de HVO de 20.000 à 500.000 tonnes par an, au printemps 2017.