Vacances : faute de remontées mécaniques, le ski de randonnée attire, mais attention aux risques liés à la montagne

Le ski de randonnée connaît avec la fermeture des remontées mécaniques un engouement certain. Les vidéos de ski en poudreuse ne font qu'amplifier les envies. Mais en pleine montagne, les risques sont nombreux. Il est important de les connaître avant de chausser. Les voici.

Le ski de randonnée connaît depuis plusieurs années un certain essor. A cela c'est ajouté la crise Covid. Faute de télésiège, les amateurs de montagne et de glisse se tournent vers cette pratique. Au point que la demande explose. Les habituels mordus de glisse lorgnent ainsi du côté du ski de randonnée. Or, ce sont deux pratiques du ski très différentes. Qui ne requièrent pas les mêmes capacités ni les mêmes connaissances de la montagne.

S'il y a le mot ski en commun, il ne s'agit pas du même sport. Du moins pas tout à fait.

Johann François, du bureau des guides acumpanyat de Cauterets, nous explique quels sont les risques à connaître avant de partir non accompagné par un professionnel.

Les risques liés à la neige

Il y a une contrainte forte à faire du ski sur un terrain non préparé (à l'opposé des pistes de ski en stations). Et notamment en ce qui concerne la neige.

La poudreuse fait rêver, elle dure quelques heures après les chutes de neige, mais très vite elle se transfome en fonction des conditions climatiques du moment. La neige dure comme la neige molle peuvent rendre impraticables certains passages. A cela s'ajoute le risque d'avalanche.

Je rencontre souvent des personnes qui partent sur un parcours en ski qu'ils ont pratiqué en marchant en été, pensant connaître le coin. Sauf qu'avec la neige, des passages inoffensifs peuvent se transformer en piège. Par exemple, lorsque l'on chemine sous un versant raide. Il faut savoir qu'une avalanche peut prendre énormément de vitesse et que la neige peut traverser un plateau et remonter sur le versant opposé.

Johann François, bureau des guides acumpagnat, Cauterets

Le premier vrai danger vient de la méconnaissance des particularités locales d'un parcours.

La difficulté à appeler des secours

Lorsque l'on skie sur une piste sécurisée d'un domaine skiable, on a toujours si l'on se blesse la possibilité d'appeler les secours. Ce sont les barquettes que l'on voit. Un pisteur secouriste devant et un autre derrière guident la barquette sur laquelle est installé le blessé. Mais en montagne, il n'est pas toujours possible d'appeler à l'aide.

Par endroit il n'y a pas de réseau. Et une personne qui ne connait pas le secteur ne saura pas où elle peut capter. S'ajoute également le risque de suraccident en voulant aider ou en se précipitant pour aller chercher de l'aide.
Là encore c'est un problème de méconnaissance de la montagne. Le blessé devra alors se débrouiller seul, il risque également l'hypothermie.

Les passages dangereux

En station, les passages dangereux sont signalés par des filets ou des panneaux. En montagne, rien n'indique une barre rocheuse, un rocher qui affleure, ou une plaque à vent prête à se décrocher.
 

La neige dure est à elle seule, un véritable danger. Le skieur perd de l’adhérence et se retrouve dans une situation incontrôlable qui peut l'entraîner contre un rocher ou une barre rocheuse.

Il ne s'agit pas du même ski qu'en station. Les planches sont un moyen de se déplacer et pas seulement un moyen pour descendre.

Aussi, avant de se lancer dans l'aventure, mieux vaut connaître les pré-requis de Johann :

  • avoir un niveau de ski correct. C'est-à-dire, être à l'aise sur une piste rouge.
  • bien connaître son niveau physique. La randonnée à ski est exigente. Il faut une bonne condition physique pour avaler du dénivelé, soulever les skis et être capable de les maîtriser quelque soit la qualité de la neige
  • lire des topos et choisir un parcours adapté à son niveau
  • consulter les bulletins avalanche par massif proposés par Météo France. Ils indiquent un niveau de risque. Au delà de la gradation 2. On ne part pas en montagne. L'échelle de risque va de 0 à 5.
  • prendre un guide de montagne. Outre sa connaisance précise du milieu et des itinéraires, il vous apprendra les gestes techniques. L'utilisation des fixations débrayables, la pose des couteaux, la réalisation de conversion.
  • le guide enseigne la lecture du terrain, la nivologie au cours de la randonnée et la manupulation du matériel DVA (détection des victimes avalanches, pelle et sonde)

Cela ne sert à rien d'avoir le matériel DVA, pelle, sonde si l'on a jamais appris à s'en servir. On a très peu de temps pour retrouver une victime. Il faut donc être entraîné.


Si vous prévoyez une sortie encadrée, réservez dès maintenant votre créneau. Côté matériel, même situation tendue, il existe peu de magasins où l'on peut louer chaussures et skis.

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