Le 18 janvier, la campagne de vaccination s'est élargie aux personnes âgées de plus de 75 ans. Pourtant ces dernières peinent à obtenir un rendez-vous pour l'injection d'une première dose du vaccin, malgré l'annonce de l'ouverture de 1,7 million de nouveaux créneaux en février.
Alors que la première Française vaccinée contre le Covid le 27 décembre 2020 laissait entrevoir le bout du tunnel, la sortie de la crise sanitaire apparaît encore loin.
Ce 6 février, seuls 2,86% des Français avaient reçu une première dose du vaccin contre la Covid-19, et le nombre moyen de doses distribuées par semaine baisse depuis le 24 janvier.
Une décélération de la campagne de vaccination causée par des retards de livraison qui s'accumulent au niveau européen.
En Occitanie, plus de 200.000 doses injectées
Parmi les 2 109 641 doses du vaccin administrées en France depuis le début de la campagne, 224 532 ont été distribuées en Occitanie. Rapportées à la population de la région, cela ne réprésente que 3,82% des habitants.
Mais bon nombre d'Occitans souhaitent aussi pouvoir obtenir le précieux sésame. Et ce n'est pas chose aisée à l'heure actuelle.
Le gouvernement demande aux volontaires de s'inscrire par téléphone ou en ligne sur Doctolib.fr ou Keldoctor.fr. Cependant, les plages de prise de rendez-vous sont bloquées.
"Rien d'ici début mars"
Les témoignages de difficultés rencontrées se multiplient.
C'est le cas de Jeannette, 84 ans. Cette Aveyronnaise explique qu'elle ne peut "toujours pas avoir un rendez-vous. Mes enfants m'aident à en trouver un mais la situation ne bouge pas" et ce, dès l'ouverture aux réservations le 18 janvier dernier. "Mon frère a déjà pu être vacciné en région parisienne... Il aura reçu la deuxième dose alors que moi-même je n'aurai toujours pas eu la première !"
Habitant le Nord-Aveyron, elle espère aussi "pouvoir aller se faire vacciner chez le docteur ou le pharmacien plutôt que prendre la voiture jusqu'aux centres les plus proches siutés à 40 ou 60 kilomètres."
Du côté de Toulouse, Bernard reste lui aussi bredouille malgré plusieurs dizaines d'appels et trois réponses, toutes négatives. "J'ai commencé par appeler la mairie de Saint-Orens, qui m'a redirigé vers des plateformes de prise de rendez-vous. Et cette fois, on m'a dit qu'il n'y aurait rien d'ici début mars."
À 72 ans, cet ancien salarié de l'industrie pharmaceutique prend son mal en patience et relativise. "Nous avons du retard, c'est un fait, maintenant patience est mère de sûreté, on l'aura bien un jour, ce vaccin !"
L'Occitanie quatrième meilleure région de France
Pourtant, l'Agence Régionale de Santé estime que la situation est bonne en Occitanie. "Nous sommes quatrième dans le rang des régions en nombre de vaccinations absolues et sur le nombre de vaccinés rapporté à la population" se félicite Pierre Ricordeau, directeur général adjoint de l'ARS d'Occitanie."La région n'a pas non plus souffert de report d'injection de la deuxième dose, comme cela a pu l'être ailleurs en France."
En février, l'objectif est justement de sécuriser l'injection de cette deuxième doses aux personnes concernées mais Pierre Ricordeau souhaite rassurer les personnes qui n'ont toujours pas de rendez-vous. "Près de 60.000 créneaux seront proposés d'ici la fin du mois, et 130.000 sur le mois de mars pour les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna."
D'autres vaccins vont être homologués en France dans les mois à venir, "cela va considérablement accélérer le processus." À l'heure actuelle, 20% des personnes âgées de plus de 75 ans ont reçu au moins une dose du vaccin dans la région.