Les chirurgiens-dentistes comme d'autres professionnels de santé sont autorisés à vacciner des patients contre le Covid. Mais un bug administratif leur interdit l’accès aux doses en Occitanie. Ce bug n'autorise pas les pharmacies a leur délivrer les flacons de vaccin car ils sont absents du listing.
Le décret du 26 mars 2021 est formel. Le texte précise, noir sur blanc, que les chirurgiens-dentistes peuvent « prescrire et administrer les vaccins ». C’est très clair et cela semble simple.
Mais, dans les faits, rien ne se passe comme prévu par la règlementation. Selon le président régional de l’ordre des chirurgiens dentistes, Alain Durand, les 5.000 praticiens d’Occitanie n’ont pas accès aux doses.
Pas de doses en pharmacie pour les dentistes
Les chirurgiens-dentistes peuvent venir renforcer les équipes dans les centres de vaccination. Le praticien perçoit, alors, une rémunération moins importante que celle des médecins (420 euros la demi-journée) mais qui s’élève à 280 euros pour une vacation de 4 heures.
Les chirurgiens-dentistes participent donc à la campagne de vaccination. Mais uniquement dans les vaccinodromes. En revanche, ils ne peuvent pas vacciner dans leur cabinet alors qu’ils sont autorisés à le faire. Dans un courrier adressé au ministre de la Santé, Alain Durand précise que « nombre de praticiens libéraux » désirent vacciner mais « il leur est impossible de se procurer des vaccins en officine ».
Les pharmaciens feraient « barrage ». Mais la vraie raison du « blocage » se trouverait du côté de la sécurité sociale. Selon Alain Durand, « la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (a) oublié de citer (les chirurgiens-dentistes) sur leur site en tant que prescripteur ».
Un "oubli" dans le listing de la CNAM ?
« Petit » oubli mais vrai « bug ». Les praticiens qui poussent la porte d’une officine se heurtent à un mur uniquement parce que le pharmacien ne trouve pas la profession de « chirurgien-dentiste » dans le listing de la CNAM.
Le signalement de ce dysfonctionnement remonte à la fin juillet. Après une alerte lancée directement auprès du ministre de la Santé, Alain Durand est montré d’un « cran » en écrivant directement à l’Elysée et à Emmanuel Macron.
Plusieurs semaines après, aucune réponse et aucune solution ne sont intervenues. Les vaccinodromes ne sont pas sous tension et ne manquent pas de bras. Infirmiers et médecins libéraux sont assez nombreux, certains d’entre eux étant attirés par les conditions de rémunération.
Mais l’hypothèse d’une troisième dose de vaccin pour les plus de 65 ans se précise. Les chirurgiens-dentistes peuvent servir de force d’appui et/ou d’appoint. Et, d’une manière générale, grâce à leur proximité avec leurs patients, ils peuvent pousser vers la vaccination des personnes récalcitrantes.
Tout cela est évident. Mais encore faut-il que la « sécurité sociale » mette à jour ses fichiers et listings informatiques.