La police a procédé lundi matin à l'expulsion d'un campement occupé par plus de 70 Roms le long de voies ferrées à Evry, dans l'Essonne.
Pour Manuel Valls, ministre de l'Intérieur et ancien maire d'Evry, «La situation sanitaire du bidonville était insupportable.»
Tôt ce matin, les forces de l'ordre ont bloqué l'accès aux lieux, le long des voies du RER D, où selon l'Association de solidarité de l'Essonne avec les familles roumaines Roms
(ASEFRR) 72 personnes vivaient dans des cabanes de fortune depuis quatre mois.
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«Je suis arrivé après 5H, la police bloquait déjà. La Croix-Rouge est à l'intérieur mais elle n'a pour solution que des hôtels d'urgence», a dénoncé sur place Serge Guichard, de l'ASEFRR.
L'arrêté d'expulsion pris par le maire socialiste d'Evry, Francis Chouat, avait été notifié aux Roms samedi. «Outre l'insalubrité, la dangerosité de ce site, qui se trouve quasiment en surplomb des voies de la ligne D du RER, m'a amené à prendre cet arrêté en accord avec la préfecture».
Selon un homme de 30 ans résident dans le camp avec sa femme et ses deux enfants, la police est venue dimanche soir prévenir de l'expulsion. «C'est la deuxième fois que je suis expulsé», a-t-il raconté.
Egalement dans l'Essonne, une centaine de Roms ont quitté pendant le week-end leur campement de Massy pour devancer une procédure d'expulsion d'un terrain dont le ministère de l'Intérieur est propriétaire.
A l'issue d'une réunion interministérielle mercredi à Matignon, le gouvernement a annoncé un assouplissement des conditions d'embauche des Roumains et Bulgares, principales nationalités des Roms. Ces décisions font pendant à la logique de "fermeté", confirmée mercredi par Matignon après avoir été affirmée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et qui a suscité un malaise au sein de la gauche.
Selon Médecins du Monde, 15.000 Roms vivent en France.
Manuel Valls était ce matin l'invité d'Europe 1. Le ministre de l'Intérieur a justifié l'évacuation du camp de Roms à Évry et évoqué une nouvelle circulaire.
"La situation sanitaire et de sécurité nécessitait l'évacuation à Évry. Je ne peux pas supporter, en tant que ministre de l'Intérieur, en tant que citoyen, en tant qu'homme de gauche, qu'il y ait des bidonvilles dans lesquelles des hommes vivent dans des conditions insupportables."
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