Le maire (Modem) d'une commune de l'Essonne, dans laquelle le gouvernement va ouvrir un centre éducatif fermé (CEF) cet automne, a demandé à la ministre de la Justice que des "garanties" soient données sur la future gestion du centre.
Inquiet de la transformation en CEF du centre ouvert qui existe depuis quarante ans dans sa commune, le maire de Bures-sur-Yvette (Essonne) a adressé un courrier à la ministre de la Justice Christiane Taubira.
"L'éclairage nouveau qui a été donné ces derniers mois sur la gestion de ces centres et les réserves formulées par la Garde des Sceaux elle-même, doivent nous interroger sur la poursuite de ce projet", a affirmé M. Vigier à la presse, "inquiet" pour les riverains.
En août, Christiane Taubira avait émis des réserves sur les CEF, estimant qu'il fallait "arrêter de dire que c'est LA solution", et précisait avoir demandé une "inspection" sur ces structures.
La ministre, déjà taxée de laxisme par la droite, s'était attiré de nouvelles critiques virulentes. La ministère de la Justice avait ensuite annoncé l'ouverture d'ici fin 2012 de quatre nouveaux CEF, dont un à Bures-sur-Yvette.
Dans ce communiqué, le maire a expliqué fonder son "analyse sur deux exemples franciliens, Savigny-sur-Orge (Essonne) et Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), qui laissent apparaître de graves dysfonctionnements: encadrement insuffisant des jeunes, fugues régulières, dégradations et insalubrité des lieux".
"Au regard des récentes révélations sur ces centres, l'ouverture de cette structure à Bures est-elle encore indispensable? Ne peut-on lui rendre sa destination première, qui est celle depuis plus de quarante ans d'un centre ouvert?", s'est interrogé le maire.
Toutefois, "dans l'hypothèse où le projet resterait en l'état", Jean-François Vigier a exigé des "garanties" sur la future gestion du centre, "en particulier sur le nombre d'éducateurs qui interviendront au quotidien".
Qu'est qu'un centre éducatif fermé ?
Lancés en 2002, les centres éducatifs fermés (CEF) accueillent les mineurs délinquants multirécidivistes de 13 à 18 ans, auteurs de vols, de trafics de drogue ou d'agressions sexuelles. Le CEF est constitue une alternative à l’incarcération. Il existe en France, une quarantaine de centres. François Hollande avait dit pendant la campagne présidentielle qu'il en doublerait le nombre.
Un CEF accueille entre 10 et 12 mineurs encadrés par une équipe pluridisciplinaire d'une vingtaine de personnes (éducateurs, agents de sécurité, enseignants, psychologues, psychiatres, infirmières...). Les jeunes sont placés pour six mois au minimum, douze au maximum. C'est le juge qui décide de leur placement.