Un couple de français, incarcérés en République dominicaine où ils sont
accusés de trafic de cocaïne, attendent depuis plus de quatre mois d'être interrogés.
Ils clament leur innocence.
Christophe et Liana Guillon, en lune de miel en République dominicaine avec leur bébé de 14 mois, ont été arrêtés "au moment où ils passaient les contrôles de l'embarquement" dans l'avion qui devait les ramener de Puerto Plata à Paris le 29 avril.
Dans leur bagage de cabine se trouvaient 11 kilos de cocaïne, selon les autorités dominicaines, une affaire révélée par le Courrier picard.
Le couple, qui conteste, estime avoir été "piégé" par des trafiquants, a affirmé à l'AFP la belle-soeur de Christophe, Marie-Odile Guillon.
"Il y a eu substitution du contenant de leur valise par de la drogue, jamais ils n'ont voulu ramener quelque chose d'illégal en France", a assuré leur avocat.
"Le voyage de l'aller s'était très mal passé pour le petit, ils étaient extrêmement nerveux à l'idée de faire un vol de neuf heures, ils avaient dû lui acheter du
sirop calmant pour bébé et n'étaient donc pas du tout attentifs à leurs bagages", au moment d'embarquer pour le vol retour, a souligné leur belle-soeur.
L'enfant de 14 mois, d'abord placé dans un orphelinat, a été remis au grand-père au bout d'une dizaine de jours.
Christophe Guillon, ingénieur en informatique, et Liana,employée de la Sécurité sociale, vivaient à Pontoise (Val-d'Oise) et élevaient aussi les quatre enfants des unions précédentes de Liana, aujourd'hui pris en charge par la famille.
Une audience préliminaire durant laquelle un juge dominicain doit contrôler la solidité des preuves de l'accusation doit se tenir "dans les prochaines semaines", selon Me Desandre Navarre, qui affirme que ses clients n'ont jamais été interrogés par la police ou un magistrat.
L'avocat conteste également les résultats d'un contrôle en laboratoire de la substance retrouvée dans leur valise, réalisé mi-mai. "Il n'y a eu aucun contrôle au moment de la découverte. On n'a pas de certitudes que c'est le même produit", a-t-il fait valoir. "On a les plus grands doutes sur la façon dont l'enquête est menée (...). Tout ça n'est pas la marque d'un procès équitable", a-t-il plaidé.
Contacté par l'AFP, le ministère français des Affaires étrangères a précisé que le couple bénéficiait de la protection consulaire pour s'assurer qu'ils étaient bien traités et que leurs droits étaient garantis. "On s'occupe d'eux, on est en contact avec eux", a-t-on assuré.
Marie-Odile Guillon, qui s'est rendue sur place, déplore les "conditions invivables" dans lesquelles le couple est détenu : Liana a beaucoup maigri et Christophe a connu de graves problèmes de santé. Depuis peu, il sont incarcérés dans la même prison à Santiago de Los Caballeros et autorisés à se voir une heure par semaine. "Psychologiquement, Christophe va très mal", selon elle.