L'association Droit au logement (DAL) a mis en cause dimanche la "responsabilité" des propriétaires de l'immeuble, où un incendie a provoqué la mort de deux personnes et en a blessé plusieurs autres, à Saint-Denis (93).
Deux personnes sont mortes, quatre sont gravement blessées et douze l'ont été plus légèrement dans l'incendie, d'origine indéterminée, d'un immeuble insalubre du centre-ville.
Cet incendie meurtrier "vient à nouveau endeuiller des familles et jeter à la rue des victimes. Il vient nous rappeler cette triste vérité: les mal-logés et les sans-logis sont les principales victimes des incendies, car ils se logent où ils peuvent, dans des locaux et des immeubles plus dangereux, mal construits et mal entretenus", écrit le DAL dans un communiqué.
«La responsabilité des propriétaires paraît engagée, car ils ont laissé se dégrader l'immeuble, faute d'un entretien régulier si l'on en croit la mairie de Saint-Denis», ajoute le DAL, qui n'exclut pas une piste criminelle «s'il est bien confirmé que le feu a pris dans la cage d'escalier».
L'association juge «nécessaire" une "remise à plat de la législation sur les procédures d'insalubrité, de péril et d'insécurité incendie», notamment pour «accélérer le relogement des habitants, et sanctionner les propriétaires irresponsables».
Le DAL appelle à un rassemblement sur place ce dimanche à 18H00 "avec des sinistrés,
des mal-logés et des habitants du quartier solidaires".
Dans l'immeuble de cinq étages, où le feu a pris vers 01H30, la municipalité venait d'entreprendre des travaux d'urgence sur le système électrique, les conduits de cheminée obstrués et la consolidation des planchers, faute de réponse des copropriétaires aux mises en demeure administratives, selon l'adjoint au maire chargé de l'urbanisme Stéphane Peu, qui parle d'un lieu de squats et de «trafics».
Le bâtiment figurait dans le programme national de résorption de l'habitat insalubre, a précisé M. Paillard.
Selon l'adjoint, l'immeuble comptait une cinquantaine d'habitants. Toutes les personnes évacuées seront relogées «dans la journée», a promis Mme Duflot, dimanche.
Dimanche en début de soirée, la mairie était encore à la recherche de solutions d'hébergement pour une dizaine de personnes.