Claude Goasguen appelle à une candidature de Jean-Louis Borloo pour les municipales à Paris. Explications.
A chaque pré-campagne des municipales à Paris, l'hypothèse Borloo ressurgit. Comme la neige à Noël ou la canicule au mois d'août. Une régularité saisonnière avec toujours le même postulat: son profil serait susceptible de plaire à la sociologie électorale de la capitale.
Cette semaine, c'est Claude Goasguen qui se dévoue pour relancer la machine à rumeur dans un entretien à l'AFP. "Borloo est notre meilleur candidat, et je souhaite l'aider à l'être", déclare le maire UMP du XVI ème arrondissement. Dans sa bouche et dans son cerveau, ce désir n'est pas nouveau. Ce qui l'est un peu plus c'est la suite "S'il ne se présente pas, je serai candidat dans le cadre de primaires", continue M. Goasguen. Ceci est plus important que la première partie de la déclaration. Décryptage.
Indépendamment de savoir si les conditions politiques seront réunies pour une telle candidature, beaucoup doutent de la volonté de Jean-Louis Borloo de se colleter à cette élection difficile. "En 2007, j'avais contacté ses équipes pour l'aider à venir sur Paris, personne ne m'a jamais rappelé", témoigne un élu UMP parisien.Et son abandon dans la course présidentielle de 2012 ne plaide pas en la faveur de sa détermination.
Aujourd'hui l'entourage du président du Parti radical explique que son énergie est tout entière consacrée à la création de la grande fédération des partis centristes et que pour Paris, on verra plus tard. Il ne s'agit pas d'un non définitif car aucun politique ne ferme les portes ou ne s'interdit une option pour l'avenir, mais ce n'est pas l'hypothèse la plus brûlante.
M. Goasguen le sait parfaitement. Mais l'hypothèse Borloo permet de congeler l'ambition d'autres concurrents au moment même où beaucoup pariant sur un non-candidature de François Fillon à la mairie de Paris en 2014 commencent à avancer leurs pions à l'instar de Chantal Jouanno. A l'AFP, M. Goasguen suggère donc qu'il peut être candidat à la place de M. Borloo, au nom des valeurs que celui-çi incarnerait. Au prix d'un petit tour de passe-passe puisque le maire du XVI ème se range sans réserve dans l'aile libérale de l'UMP alors que le député du Nord s'affirme comme centriste social. Ce sont là des étiquettes nationales qui en effet ne correspondent pas tout à fait à un combat local.
M. Goasguen rêve de prendre sa revanche. Il avait été candidat en 2006 aux primaires internes qui ont désigné Françoise de Panafieu comme candidate UMP face à Bertrand Delanoë. Jugeant alors avoir le programme (centré sur le Grand Paris) le plus élaboré, il avait dénoncé le côté "concours de beauté" de cette élection. Arrivé 2 ème, il s'était retiré entre les deux tours. Mais 6 ans plus tard, sa candidature à une nouvelle primaire, ouverte cette fois-çi, apparaîtrait comme celle d'un ancien combattant. En associant son ambition au nom de Jean-Louis Borloo, il espère la regénérer quelque peu.