Sarcelles : l'attaque d'une épicerie casher suscite une vive émotion dans la communauté juive

Une épicerie casher a été attaquée à l'aide d'un engin explosif, mercredi à Sarcelles, faisant un blessé léger et suscitant une vive émotion dans la communauté juive de cette commune du Val-d'Oise.
 

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«C'est un geste très lourd de signification (...) une vraie menace pour la communauté juive». Le préfet du Val-d'Oise, Pierre-Henry Maccioni, a dénoncé, la violente attaque qui a touché une épicerie juive à l'aide d'un engin explosif, mercredi à Sarcelle, suscite une vive émotion dans la communauté juive de cette commune du Val d'Oise. Cette attaque intervient dans un contexte de colère des musulmans autour d'un film anti-islam qui embrase le monde arabe. Mais aucun lien n'a été établi par les autorités entre cette attaque et les tensions soulevées par le film islamophobe "L'innocence des musulmans" ou les caricatures du prophète Mahomet publiées mercredi par Charlie Hebdo.

«Pas un acte antisémite»

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'est rendu sur les lieux, où il a assuré la communauté juive de son soutien et appelé à l'apaisement. Le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, a lui refusé de qualifier l'acte d'«antisémite». «Il n'y a pas eu de revendication particulière, pas de cris, pas d'inscriptions, de propos tenus. En tout cas, ça ne nous a pas été rapporté par les témoins de la scène», a-t-il souligné.


Les faits. Vers 12h30, deux personnes vêtues de noir et portant une capuche, selon un témoin de la scène, sont entrées dans ce commerce très fréquenté par la communauté juive. Elles ont jeté «un engin explosif de faible puissance», a expliqué la directrice départementale de la sécurité publique, Pascale Dubois. Les dégâts sont minimes. Après la déflagration, un nuage de fumée s'est élevé dans le magasin. Les agresseurs sont ensuite sortis de l'épicerie, brisant la porte vitrée en y jetant une brique ou une pierre, a-t-elle ajouté. Ils étaient toujours en fuite mercredi en fin de journée.
Le blessé léger, qui a reçu «des projections de verre ou de plâtre», selon Mme Dubois, a été hospitalisé à Gonesse (Val-d'Oise). Trois personnes présentes dans le magasin, a priori des clients, ont été «extrêmement choquées».

«Dans les témoignages, on a peu d'éléments exploitables», a souligné le procureur, précisant que l'enquête n'exclurait «aucune piste». «Il y avait un système vidéo dans le magasin. On ne sait pas s'il était actif et s'il est exploitable», a-t-il indiqué.

Parfois surnommée la «petite Jérusalem», Sarcelles, commune populaire de 60.000 habitants située au nord de Paris, compte une importante communauté juive, venue d'Afrique du Nord dans les années 1960. Cette attaque arrive en pleines fêtes juives, entre le début du nouvel an juif et Yom Kippour, mercredi prochain.

La communauté juive traumatisée

«Il y a eu peu de dégâts, mais le traumatisme psychologique est important», a déclaré Joël Mergui, le président du Consistoire central israélite de France, venu sur place. «Où va-t-on? Est-ce qu'il va falloir finir par protéger l'ensemble des lieux où la communauté juive se promène, les commerces, les restaurants ?» s'est-il inquiété.
Ce sentiment d'inquiétude touche l'ensemble de la communauté juive de Sarcelles. «Il y a une violence qui est là, cachée, qui peut exploser à tout moment (...) C'est très facile, on est des cibles visibles», s'est indigné Gérard Bouzag, 50 ans, commerçant qui s'y approvisionne. «Cela commence franchement à nous faire peur. (...) On craint que la situation ne dégénère comme à Toulouse», confie Moshe Amram, un juif qui habite près du magasin.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) affirme redouter «que cette attaque ait un lien avec l'explosion de violence qui a suivi la diffusion du film contre l'islam», et «estime que ceux qui continuent, contre toute vérité, à incriminer les juifs dans la réalisation de ce film, incitent à la haine dans notre pays».
L'ambassadeur d'Israël en France, Yossi Gal, a condamné une «agression antisémite», soulignant qu'«aucun motif ni excuse ne peut justifier de prendre pour cible d'innocentes personnes».
La direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Versailles a été saisie de l'enquête.
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