Le projet de Grand Paris "se fera dans les temps", assure Cécile Duflot, la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement.
A gauche comme à droite, des élus franciliens s'étaient inquiétés de ne pas voir apparaître le milliard d'euros prévu pour le lancement des travaux du Grand Paris Express, la double boucle de métro autour de la capitale, inscrit au projet de budget 2013.
Patrick Braouezec (FG), président de Paris Métropole, qui réunit 202 collectivités d'Île-de-France, craint que "si on remet en cause le Grand Paris Express, par effet domino, ça remette en cause le développement économique et la construction de logements" associés à ce projet d'infrastructures. "Il a y là une impérieuse nécessité que ce milliard soit introduit lors des débats". "Ce milliard, poursuit Patrick Braouezec, est nécessaire pour lever les emprunts" qui permettront de réaliser les 200 km du métro. L'enjeu n'est pas que francilien: si la région capitale se porte mal, l'ensemble du pays en subira les conséquences".
A droite, Valérie Pécresse, l'ancienne ministre du budget de Nicolas Sarkozy, chef de l'opposition UMP au conseil régional d'Île-de-France, juge que ce budget marque l'"acte de décès du Grand Paris".
Pour le sénateur UMP Roger Karoutchi, président de la commission des finances à la région, "personne ne veut être le fossoyeur du projet, mais le gouvernement ne veut pas poursuivre l'effort".
A la Société du Grand Paris, le maître d'oeuvre, on souligne par ailleurs que l'on n'a "pas besoin de ce milliard ni en 2013 ni en 2014, mais 2015, quand on entrera dans le dur des travaux".
La ministre a donc mis les choses au point : "La société du Grand Paris est dotée de ses propres ressources. Elle a les moyens d'engager les enquêtes publiques mais aussi les premiers travaux qui devront être engagés", a précisé Cécile Duflot, à la sortie du Conseil des ministres.
"Parallèlement, il y a un travail de séquencement et de priorisation du projet qui est en cours, un rapport qui me sera remis à la fin de l'automne".
"C'est sur la base de ce rapport que le dispositif financier qui correspondra bien aux besoins de la société du Grand Paris et de la réalisation du projet sera mis en place".
"Le Grand Paris se fera dans les temps, avec l'intégration à la fois d'une pression budgétaire que tout le monde connaît et une priorisation du projet qui est en cours", insiste la ministre qui ajoute. "Ce qu'on peut reprocher à ce qui a été fait précédemment c'est de n'avoir peut-être pas mesuré l'ampleur financière globale du sujet".