Cellule islamiste: sept suspects déférés au parquet

Sept des douze personnes interpellées samedi dans le cadre du démantèlement d'une cellule islamiste radicale sont déférées devant le parquet de Paris jeudi, après une garde à vue exceptionnelle de cinq jours.

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Le parquet devait ouvrir une information judiciaire et les sept suspects seront présentés à un juge d'instruction antiterroriste dans le cadre de l'enquête sur le démantèlement de cette cellule qui avait stocké des éléments utiles à la fabrication d'engins explosifs. Les chefs d'ouverture de l'information judiciaire n'étaient pas connus dans l'immédiat.

Le procureur de Paris François Molins avait indiqué mercredi que cette cellule islamiste était d'une "extrême dangerosité", et que la garde à vue des douze personnes, interpellées samedi dans plusieurs villes de France, avait été prolongée de manière exceptionnelle un cinquième jour pour  prévenir tout risque d'une attaque terroriste en France". M. Molins tiendra à 10h30 une nouvelle conférence de presse, en compagnie du sous-directeur de la section de l'anti-terrorisme (SDAT) à la direction centrale de la police judiciaire.
Une source proche du dossier avait indiqué mercredi soir que les suspects devaient être transférés dans la nuit des locaux de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), où ils ont passé leur garde à vue, vers le tribunal. Lors des perquisitions menées depuis mardi et mercredi à Torcy (Seine-et-Marne), où deux des suspects ont été interpellés, des "éléments utiles à la fabrication d'engins explosifs" ont été découverts dans un box utilisé par l'un des suspects. Parmi ces éléments figurent un fusil à pompe, une arme de poing, "des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute et des ampoules de phare, tous produits ou instruments utiles à la fabrication de ce que l'on appelle des engins explosifs improvisés".

C'est autour du suspect utilisant ce box, Jérémy B., 25 ans, arrêté samedi à Torcy en possession d'une arme chargée alors qu'il revenait de la salle de prière, que se concentre le travail des enquêteurs qui le soupçonnent d'être un leader du groupe. La police avait déjà découvert chez lui samedi une liste manuscrite d'institutions israélites, selon M. Molins. Dans le cadre de l'enquête, la ministre de la Justice a reçu le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier. Il a indiqué lui avoir "fait part de nos craintes devant l'idéologie de type nazi qui
se développe parmi ces extrémistes radicaux". En surveillant Jérémy B., parce qu'ils le soupçonnaient de s'être rendu "dans des camps d'entraînement à l'étranger", selon une source proche de l'enquête, les policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) sont tombés sur Jérémie Louis-Sidney, petit délinquant né en Seine-et-Marne et apparu au printemps sur les radars des Renseignements, qui a été tué par la police lors de son interpellation samedi à Strasbourg. 

C'est seulement la seconde fois que les enquêteurs décident la prolongation exceptionnelle de la garde à vue pour une cinquième journée depuis son entrée en vigueur en 2006, mais c'est la première fois que le risque d'action terroriste imminente est invoqué pour la justifier. Le procureur François Molins a également relevé mercredi que les auteurs de l'attaque contre une épicerie casher de Sarcelles (Val-d'Oise) le 19 septembre étaient peut-être toujours en fuite, même si deux des organisateurs de cette attaque semblent avoir été interpellés.
 
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