Les sept membres présumés de la "cellule islamiste" démantelée dans la région parisienne, à Cannes et à Strasbourg, ont été mis en examen jeudi soir et placés en détention provisoire.
Attentat contre une épicerie casher ou projet de filière jihadiste en Syrie: sept membres présumés de ce que les enquêteurs présentent comme le "groupe terroriste le plus dangereux" depuis les années 1990 en France, ont été mis en examen jeudi par les juges antiterroristes puis écroués.
Jérémy Bailly, suspect dans l'attaque d'un magasin casher commise à Sarcelles le 19 septembre et présenté par les enquêteurs comme le personnage central de la cellule islamiste, a été le premier mis en examen en début de soirée avant d'être écroué. Les six autres ont été à leur tour mis en examen et placés en détention provisoire tard dans la soirée, selon la même source. Le parquet avait requis l'incarcération de ces sept personnes, pour la plupart des musulmans convertis.
Le président François Hollande a promis jeudi d'éliminer les "cellules", qui, en France, "veulent faire de l'islamisme radical une cause de haine et d'agression". "Nous ne les lâcherons pas, nous les pourchasserons, nous les éliminerons", a-t-il déclaré lors d'une interview sur France24/RFI/TV5Monde.
Cinq autres personnes interpellées samedi ont été remises en liberté. Un dernier homme, Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, avait été tué lors de son arrestation à Strasbourg.
Ces suspects sont "âgés de 19 à 25 ans, tous nés en France et de nationalité française", a déclaré le procureur de la République de Paris, François Molins. Parmi eux Jérémy Bailly, interpellé à Torcy, en Seine-et-Marne.
Il s'agit du "démantèlement d'un groupe terroriste qui est probablement le plus dangereux mis au jour depuis 1996 en France", a souligné M. Molins, lors d'une conférence de presse. "Une attaque terroriste dans notre pays a pu être évitée", a-t-il dit.
Selon le procureur, le premier volet de l'enquête se concentre sur l'attaque de l'épicerie de Sarcelles (Val-d'Oise) le 19 septembre, qui avait fait un blessé léger et à laquelle cinq personnes, dont Jérémy Bailly, sont soupçonnées d'avoir participé.
Il est "probable que le groupe, composé au moins de Jérémie Louis-Sidney et Jérémy Bailly, le repéreur et deux auteurs, se soit rendu à Sarcelles avec (une) Alfa Romeo, se soit enfui à son bord avant de (la) brûler, puis de repartir avec (une) 206 volé(e)", a dit le procureur.
Les enquêteurs ne sont cependant pas certains d'avoir interpellé les deux auteurs directs de l'attaque, qui seraient "deux individus jeunes", l'un "de type européen, l'autre de type africain", a-t-il précisé.