Devedjian peut-il perdre la prochaine élection partielle ?

Jeudi 18 octobre, le Conseil constitutionnel a invalidé l'élection de Patrick Devedjian lors des dernières législatives. On va donc revoter à Antony, Chatenay-Malabry, Sceaux et Bourg la Reine. Peut-il perdre, cette fois-çi, l' élection ?

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Voilà donc Patrick Devedjian obligé de retourner devant les électeurs. Ainsi, en a décidé le Conseil constitutionnel. En juin dernier, il n'avait été élu qu'avec 191 voix d'écart. Peut-il perdre cette fois-çi, lui qui est élu depuis 1986 à l'assemblée nationale ?

Au fil des années, l'écart s'est amenuisé avec le candidat de gauche, comme le montre l'étude des résultats depuis 1993 aux élections législatives.

1993: Devedjian élu avec 59,25% des voix

1997: Devedjian élu avec 55,85 % des voix

2002: Devedjian élu avec 57,69 % des voix

2007: Devedjian élu avec 54,9% des voix

2012: Devedjian élu avec 50,18% des voix.

Le président du conseil général des Hauts de Seine a donc eu chaud en juin dernier. Mais, cette tendance à la baisse est confirmée par les scrutins cantonaux (51,4% en 2004, 51,2% en 2011 pour Patrick Devedjian).

Julien Landfried, l'adversaire de Patrick Devedjian, qui a confirmé sur son compte twitter une nouvelle candidature, peut donc légitimement espérer une victoire. Sauf que cette élection sera une partielle et les élections partielles obéissent à des règles bien particulières. 

"C'est une tradition. Il y a toujours une demi-douzaine d'élections partielles après des législatives, suite à des invalidations. Et en général, la participation est très partielle également. Les électeurs ne se déplacent pas. Et cela profite souvent à la légitimité du sortant", explique Patrick Lafarge, politologue, excellent connaisseur le la carte électorale francilienne.

Bien sûr, Julien Landfried va faire campagne sur cette invalidation. "Petits arrangements entre amis", juge t-il cet après-midi dans un communiqué. Mais la faute de Patrick Devedjian, qui porte sur le statut de son suppléant, est somme toute bégnigne. Il s'agit d'une infraction au code électoral et condamnée comme telle, mais il ne s'agit pas d'une tricherie comme le vote à la chaussette à Perpignan. Le jeune candidat du MRC fera aussi valoir la carte du renouvellement face au  vieux baron du RPR puis de l'UMP. 

Mais celui-çi a une carte ultime dans la manche. Il s'agira de la première élection intermédiaire après l'élection de François Hollande. Patrick Devedjian appelle déjà à un "vote sanction" contre la politique du président et du gouvernement. "Politiquement, le contexte est plus favorable qu'au mois de juin", témoigne un élu UMP du département. "Mais,il y a une inconnue. Comment les électeurs vont réagir aux infos people sur Devedjian ? Quel sera l'impact du livre de Marie-Célie Guillaume ou de la rumeur d'une liaison avec Valérie Trierweiler", ajoute-t-il.

Enfin autre handicap, Patrick Devedjian ne pourra pas reprendre comme suppléant Georges Siffredi, qui en tant que maire de Chatenay-Malabry lui apportait un soutien local non négligeable. Reste le fait que les élections intermédiaires sont en général difficile pour les majorités en place.
"En décembre 81, après l'élection de François Mitterrand, il y avait eu des élections législatives partielles. Elles avaient été gagnées par la droite", rappelle Patrick Lafarge.

Julien Landfried est bien conscient du piège, puisqu'il considère que "battre Patrick Devedjian serait un symbole et que toute la gauche y a interêt".

Dans un communiqué, la maire de Colombes, Philippe Sarre, candidat à la présidence de la fédération PS des Hauts de Seine,  écrit que "ce sont tous les socialistes des Hauts-de-Seine qui doivent se mettre en ordre de bataille pour battre la droite dans cette circonscription", laissant supposer que dans ce département où les socialistes sont assez divisés, le soutien ne semble pas si évident que cela.






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