La Miroiterie, le plus ancien squat artistique de Paris, devrait prochainement fermer ses portes après 13 années d'existence. Une partie de ses occupants pourrait poursuivre ses activités dans un autre lieu.
Les squatters, qui se disent "entre dix et quinze personnes", sont depuis le mois d'avril sous le coup d'un commandement à quitter les lieux, après trois ans de procédure judiciaire. Le recours qu'ils ont formé pour obtenir un délai avant l'expulsion a été rejeté mercredi, selon leur avocat Me Sylvain Dreyfus.
L'expulsion pourrait cependant être repoussée après la trêve hivernale, espère une des habitantes, Anne-Sophie Devos. "Je suis allée voir le commissaire, il n'y a pour l'instant aucun arrêté d'expulsion de la préfecture", a-t-elle dit.
Le squat avait ouvert en 1999, sur le site d'une ancienne miroiterie, située au 88 rue de Ménilmontant dans le XXe arrondissement. Il comprend une salle de concert, où ont joué "8.000" groupes du monde entier, ainsi que des espaces de répétition et d'exposition. Des cours de danse à destination des gens du quartier y sont dispensés.
Haut lieu de la scène rock et punk parisienne, le squat accueille aussi un rendez-vous de jazz dominical incontournable. Les squatters n'avaient "vu personne pendant dix ans", le site appartenant à 44 propriétaires différents, jusqu'à ce qu'un promoteur rachète tous les lots et engage une procédure judiciaire, en 2009. S'ils se disent prêts à quitter les lieux, les squatters souhaitent pouvoir poursuivre leurs activités ailleurs. "Nous allons ouvrir la Miroiterie 2", assure l'un des "miroitiers" historiques, Michel Ktu, artiste peintre et programmateur.
La mairie de Paris, qui les a reçus, affirme qu'elle "va examiner leur projet pour envisager la possibilité d'un accueil transitoire dans un premier temps puis plus pérenne sur la base de ce projet". La Ville de Paris s'est efforcée ces dernières années d'accueillir de manière temporaire des collectifs d'artistes dans des lieux en attente de requalification.