Condamné à mort en 1976 puis gracié, recondamné, l'itinéraire d'un détenu de 64 ans s'est achevé à la prison de Fresnes où il s'est suicidé dans la nuit du dimanche au lundi 29 octobre.
Marcellin Horneich a été retrouvé pendu vers 02h30 dans sa cellule lors du passage des surveillants tenus de vérifier toutes les heures la situation de ce détenu particulièrement signalé (DPS). Il avait été incarcéré à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) jeudi dernier, 26 octobre, après avoir été interpellé à Paris, sur les Champs-Elysées. Deux jours plus tôt, il avait sectionné son bracelet électronique.
Le parcours de Marcellin Horneich est peu banal: il avait échappé à la guillotine en 1977 après avoir été condamné à mort un an plus tôt, avec son neveu Joseph Keller, pour le meurtre en 1972 d'un couple d'Anglais, assommés puis égorgés à l'aide d'une serpette dans le Sud-Ouest. La jeune femme avait été violée. Les deux hommes avaient vu leur peine commuée en prison à perpétuité par le président de la République Valéry Giscard d'Estaing et avaient obtenu en 2001 une libération conditionnelle.
Mais en 2005, Marcellin Horneich a été une nouvelle fois condamné, pour violence avec usage ou menace d'une arme, à sept mois de prison qui ont entraîné la révocation de sa conditionnelle. Emprisonné depuis, il avait été placé sous bracelet électronique en mars 2012.
Originaire de Toulouse, Marcellin Horneich s'était installé à sa libération dans un camp de gens du voyage du Tarn où vivaient des membres de sa famille. C'est là qu'il avait tiré des coups de fusil qui lui ont valu sa seconde condamnation.
Placé sous surveillance électronique à Nantes, il avait quitté la ville après s'être débarassé de son bracelet électronique pour aller rendre visite à des proches au Mans. "Il est resté une quinzaine de minutes. Il savait que la police le recherchait. En fait, il en avait marre de cette vie-là. Il voulait se suicider. Il est venu nous dire adieu, nous donner des trucs. Quand il est parti, on a pleuré", témoignait vendredi son ex belle-fille dans le quotidien Presse-Ocean. Marcellin Horneich avait ensuite pris la direction de Paris.