Mercredi soir, deux adolescents roms circulant à vélo ont été percutés par une voiture à Noisy-le-Grand . L'un est décédé, l'autre a été hospitalisé dans un état critique à Paris.
Les circonstances de l'accidentL'accident s'est produit dans la soirée peu avant 21h à proximité d'un campement rom installé non loin de la nationale 370 à la limite entre Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Deux adolescents âgés de 15 et 12 ans qui vivaient dans ce camp et circulaient sur le même vélo, ont été percutés par une voiture. Le plus âgé est mort, l'autre garçon a été hospitalisé à Paris dans un état critique. Au volant du véhicule un père de famille de 54 ans qui rentrait chez lui avec ses enfants.
Selon la préfecture, le conducteur n'a pas vu les enfants arriver. Il "s'est arrêté" juste après l'accident, "mais il a été pris à partie par les occupants du camp de Roms, donc il est reparti et il s'est immédiatement présenté au commissariat de Noisy-le-Grand".
Selon Didier Cusserne, du collectif de soutien aux Roms de Noisy-le-Grand, les quelque 150 habitants du bidonville se sont certes massés "le long de la route où ça s'est passé", mais c'était "simplement des familles qui voulaient comprendre". "Il y avait un climat de tension, la police est arrivée en repoussant l'ensemble du camp, sortant matraques et gaz lacrimogène", a expliqué le militant, ajoutant que les habitants ignoraient encore vers 23H00 que l'un des deux enfants était
mort. "La police n'a voulu donner aucune information ni sur leur état de santé ni sur (le lieu) où ils avaient été amenés", a-t-il affirmé.
Le conducteur du véhicule a subi un test d'alcoolémie, qui s'est révélé négatif.
A Noisy-le-Grand, de nombreuses familles roms vivent dans des campements.
Selon Michel Pajon, maire PS de cette commune de Seine-Saint Denis "au moins 600 Roms vivent en permanence sur le territoire de Noisy-le-Grand, qui compte au moins deux bidonvilles."
"Depuis des mois et des années, ils vont se réinstaller deux cents mètres plus loin après avoir été expulsés légalement, et à chaque fois on se repasse la patate chaude", a-t-il déploré.
Le 15 octobre dernier, plusieurs familles parmi lesquelles de nombreux jeunes enfants avaient été expulsées sur décision de justice d'un terrain privé occupé depuis plusieurs années. Certaines avaient ensuite campé devant la mairie afin d'être reçues. Le maire a refusé de les rencontrer et déployer les forces de polices pour les disperser.