Face à la misère dans sa ville, le maire de Sevran appelle au secours et encourage à manifester

Désarroi économique, trafic de drogue et désertification médicale : la pauvreté s'étend à Sevran (93), dont lee maire Stéphane Gatignon (EELV) appelle à manifester vendredi devant l'Assemblée Nationale.

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"Les villes pauvres n'ont pas à faire les frais de la crise financière", résume un panneau sur l'hôtel de ville de cette commune de 51.000 habitants, dont le budget est inférieur de 35% au budget moyen des villes équivalentes. M. Gatignon craint de devoir "mettre la clé sous la porte" faute d'"une réforme des finances et de la fiscalité locales", notamment une revalorisation de la dotation de solidarité urbaine (DSU), qui doit être votée en début de semaine prochaine à l'Assemblée.

Depuis les années 90 et la fermeture des usines Kodak et Westinghouse, qui la faisaient vivre, Sevran paie son statut de "ville-dortoir", acquis dans les années 70, lorsque sa population aux 70 quelque nationalités, a brusquement doublé.
L'été, les deux usines pouvaient employer "plus de 2.000 personnes" chacune. "Quand un jeune cherchait du travail, le bouche à oreille fonctionnait très bien. Aujourd'hui, il n'y a plus de débouchés", dit un ancien délégué CGT.

Totalement enclavée, sans autoroute ni route nationale, Sevran peine à attirer les entreprises, ce qui se répercute de manière dramatique sur la taxe professionnelle. Le maire caresse un projet de développement économique sur 10 ans, qui demanderait "un milliard d'euros d'investissement" et pourrait créer "3.000 à 5.000 emplois", dans une ville où le taux de chômage flirte avec les 20% depuis plusieurs années.

En attendant, l'argent de la drogue fait vivre des familles entières, avec des conséquences désastreuses pour la population. Entre 2009 et 2011, une dizaine de personnes sont décédées dans des affaires liées au trafic, suscitant la terreur des habitants. L'arrivée des CRS en bas des immeubles fin 2011 a calmé la situation, mais le problème a été "déplacé" vers d'autres quartiers, selon Samir Kamiri, directeur du pôle "Tranquillité publique" de la ville.

"Il n'y a pas que Sevran. Tout le monde est dans la merde. On risque une implosion totale des collectivités locales en 2013", conclut M. Gatignon qui appelle à manifester devant l'Assemblée Nationale demain, vendredi 9 novembre, pour une forme d'appel au secours.

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