Mercredi 14 novembre, Nathalie Kosiuscko-Morizet a lancé son mouvement politique la France droite au cours d'un diner-débat à Paris. La député UMP de l'Essonne refuse de se prononcer pour la présidence de son parti.
Dieu vomit les tièdes. Nathalie Kosciuscko-Morizet n' a pas la réputation d'appartenir à cette catégorie, même si elle ne prend pas parti pour François Fillon ou Jean-François Copé.
En lançant son mouvement politique, la France droite, quatre jours seulement avant le vote pour la présidence de l'UMP, il s'agit avant tout pour elle de rappeler qu'elle existe. Intacte, entière et déterminée. Droite....dans ses bottes. Au risque de rendre cette soirée, si proche de l'issue finale, inaudible et invisible?
"C'est vrai. J'aurais pu organiser cette soirée avant", confie NKM. "Mais, j'ai peut-être bien fait. Beaucoup de gens viennent me voir, en disant que cette élection interne laissera des cicatrices. Ce n'est pas plus mal de parler de rassemblement", poursuit-elle
Car tel est le mot d'ordre de ce mouvement qui a le cadre juridique d'un parti. Au début de la campagne officielle pour la présidence de l'UMP, alors qu'elle n'avait pu réunir le nombre de parrainages requis, elle avait pronostiqué un duel de testostérone.
Aujourd'hui, elle ne se déjuge pas, bien au contraire. "La campagne dure trop longtemps et plus elle dure, plus la qualité des arguments baisse. Vivement que le 18 novembre soit passé", estime la députée de l'Essonne. Une impression partagée par beaucoup de militants UMP de base, qui semblent moins pressés que leurs deux leaders d'en découdre. NKM se positionne pour l'UMP d'après.
Rassemblement donc, thématiques quotidiennes pour les futures échéances municipales et adéquation avec son temps. "Il faut investir sur les sujets de modernité", explique-t-elle en conférence de presse, bien décidée à surfer sur son image de politique geek. D'ailleurs, la carte d'adhésion de son parti, déjà disponible comporte un mobile tag qui informera en temps réel de la vie de la France droite.
Un peu plus de six cents personnes, principalement recrutées dans le vivier de ceux qui avaient parrainé NKM pendant la pré-campagne pour la présidence de l'UMP ont répondu présent. "Une divine surprise" selon son entourage "1/3 viennent de l'Essonne (le fief électoral de NKM ndlr), 1/3 du reste de l'Ile de FRance et le dernier tiers de Province", estime Grégoire de Lasteyrie, militant à Palaiseau.
Pourquoi sont-ils là ? "On a connu Nathalie toute petite, on la suit", exagère une militante du 91. "Une femme dans un mouvement d'hommes, ça fait du bien", poursuit son voisin. " Humainement, elle est d'une grande valeur", renchérit un troisième du club de fans de l'Essonne.
Quel peut être l'avenir de cette France droite ? Des clubs-mouvements-courants-micropartis politiques sont souvent créés. Nous, journalistes sommes tout le temps invités la première fois. Mais, il nous faut souvent attendre longtemps un second carton d'invitation tellement ces clubs qui se revendiquent tous prometteurs semblent vivoter ensuite au gré des aléas politiques de leurs leaders.