Plus de 30.000 articles dangereux dont 15.000 jouets, importés en contrebande de Chine via la Belgique et destinés à la revente le plus souvent à la sauvette en région parisienne, ont été détruits mercredi par les douanes.
Pistolets à bulles, peluches de chats ou de chiens mécaniques, poupées dansantes mais aussi 12.500 pointeurs laser et 3.480 rasoirs électriques avaient fait l'objet de trois saisies en mars et juillet 2012 par la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) dans des entrepôts de Seine-Saint-Denis, notamment à La Courneuve.
"Cela représente la moitié de ce qui a été saisie en 2012", a indiqué Bruno Collin, chef de la "task force dragon", une unité de la DNRED qui lutte contre les réseaux internationaux de marchandises frauduleuses.
Ces articles, dont la plupart présentent un risque pour le consommateur, ont été importés de Chine via Anvers où ils ont été déclarés, pour éviter de payer la TVA. Des sociétés écrans françaises se faisaient ensuite livrer la marchandise dans des entrepôts de la région parisienne.
"Ce sont des jouets que l'on peut trouver à la sauvette dans le métro, sur les marchés ou dans les bazars", a souligné M. Collin.
De piètre qualité, ils ne représentent qu'une faible valeur marchande entre "100 et 150.000 euros", a-t-il précisé.
Les jouets et lasers sont non conformes aux normes européennes, les poupées dansantes présentant par exemple un taux de phtalates, un produit chimique toxique, 130 fois supérieur à la norme autorisée.
Une petite dizaine de personnes a été appréhendée lors des saisies. Elles risquent le remboursement de la TVA, de fortes amendes et jusqu'à trois ans d'emprisonnement si ces dossiers sont judiciarisés.
"Les saisies ont été réalisées en flagrant délit. C'est très important pour nous d'être là au moment de la livraison. Ce sont des sociétés fictives et si on n'est pas là, il n'y a ni comptabilité, ni gérant à contrôler", a détaillé M. Collin.
Depuis la création de la "task force dragon" en septembre 2008, 100 opérations ont été réalisées et plus de 23 millions d'euros d'articles de contrebande saisis. Près de 5,1 millions de jouets ont été contrôlés en 2011, dont 829.000 étaient non conformes et 330.000 des contrefaçons.