La Ville de Paris a revu à la baisse ses ambitions en matière de logement social pour 2012, invoquant la baisse des crédits de l'Etat, mais le Front de Gauche dénonce un "coup de canif dans le contrat de mandature".
La Ville aura financé 4.500 logements en 2012, et transféré au parc social 1.500 logements à loyer libre gérés par la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), alors qu'elle s'était engagée en 2008 à financer 6.000 nouveaux logements par an, selon un document budgétaire que s'est procuré l'AFP.
En cause, selon l'adjoint de Bertrand Delanoë en charge du logement Jean-Yves Mano (PS), la baisse des financements étatiques: "Nous avons eu cette année 90 millions d'euros contre plus de 120 en 2010. Vous ne pouvez pas avoir 30 millions de moins et faire la même production", a-t-il fait valoir auprès de l'AFP.
Ces explications ne convainquent pas le groupe PCF-PG au Conseil de Paris: "C'est un coup de canif dans le contrat de mandature. Nous sommes passés de 6.000 à 4.500 logements dans une période où plus que jamais on a besoin de logement social", a dénoncé son président Ian Brossat.
"Notre combat en 2013 c'est que ça ne se reproduise pas", a-t-il poursuivi. Le groupe propose pour trouver de nouvelles ressources de créer une taxe foncière additionnelle dans les arrondissements ayant moins de 5% de logements sociaux (les IIe, VIe, VIIe, VIIIe, XVIe arrondissements).
"Il s'agirait de doubler la taxe foncière qui est de toute façon à un niveau trèsbas à Paris", a dit M. Brossat. La Ville en retirerait, selon le groupe, "150 millions de recettes fiscales supplémentaires".
Cette solution laisse Jean-Yves Mano sceptique: "il ne peut y avoir de fiscalité différenciée sur le territoire parisien", affirme-t-il. De plus, la taxe pourrait selon lui faire grimper les prix de l'immobilier, freiner les transactions immobilières et donc peser sur la manne des droits de mutation que perçoit la ville sur chaque transaction.
Pour 2013, la Ville maintient son objectif de 6.000 logements sociaux dont une partie pourra être conventionnée, en fonction des crédits mis sur la table par l'Etat