Les arrachages de colliers en or, qui avaient atteint un pic cet été à Paris, ont chuté de manière significative, après plusieurs centaines d'arrestations.
Alors qu'elle était apparue à Marseille au printemps 2011, cette nouvelle filière de la délinquance juvénile s'est ensuite propagée à Paris et sa banlieue. Le phénomène avait explosé en même temps que les cours de l'or. Au point qu'au mois de juillet, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait affirmé faire de "la lutte contre ces arrachages une priorité".
Selon Franck Carabin, porte-parole de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP), 38 faits ont été recensés à Paris en février 2012, chiffre qui était passé à 191 en mars, pour atteindre 635 en juillet.
En novembre, la Préfecture de police n'a dénombré que 132 arrachages, soit une chute de 60%. En Seine-Saint-Denis, le recul a été de 68% en seulement un mois (123 faits en octobre, puis 39 en novembre). "Cette baisse significative est due à l'important dispositif mis en place par la préfecture et appuyé depuis son arrivée par le préfet de police de Paris, Bernard Boucault", affirme Franck Carabin.
Depuis le début de l'année, 344 arracheurs présumés ont ainsi été arrêtés, pour la plupart en flagrant délit.
Des réseaux très organisés
Le profil des arracheurs interpellés depuis dix mois est assez similaire: des jeunes de 16 à 20 ans, ayant déjà un passé de violences, et qui choisissent pour leurs actions les 10e, 16e, mais surtout 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris, ainsi que la Seine-Saint-Denis.
Le modus operandi est quasiment toujours le même. Le plus souvent l'après-midi ou en début de soirée, trois jeunes se répartissent les rôles: l'un vole, l'autre l'attend à scooter et le troisième récupère le collier arraché pour qu'en cas d'interpellation, le voleur ne puisse être confondu, n'ayant rien dans les poches, ni dans les mains.
Parmi les coups de filet les plus marquants, celui réalisé le 26 novembre en Seine-Saint-Denis: 9 suspects arrêtés, dont 7 écroués et deux placés sous contrôle judiciaire. Selon les enquêteurs, il s'agirait d'un vaste réseau spécialisé dans le rachat d'objets en or et de téléphones portables, avec des ramifications en Belgique et au Maroc. Quelque 106.650 euros ont été saisis, ainsi que tout la panoplie nécessaire pour peser, tester et gratter l'or.