Marie-Anne Montchamp, ancienne députée UMP du Val-de-Marne, revient pour France3 Ile de France sur la défaite d'Henri Plagnol et la situation à l'UMP. Interview.
Marie-Anne Montchamp est une ancienne députée UMP du Val de Marne. En 2012, sa circonscription avait été supprimée par le redécoupage électoral. Une partie de son territoire avait été englobé dans la circonscription de Saint-Maur dont les habitants ont élu le député lors de la législative partielle de dimanche soir. Elle soutenait le vainqueur l'UMP dissident Sylvain Berrios. Pour France 3 Ile de France, elle revient sur ce scrutin et sur la situation à l'UMP. Mme Montchamp a choisi Jean-François Copé lors du vote du 13 novembre dernier.
France3 IDF: Comment analysez vous les résultats de la 1 ère circonscription du Val de Marne ?
Marie-Anne Montchamp: "Cette élection tenait assez peu d'une élection législative. Elle s'apparentait beaucoup plus à une municipale anticipée à Saint-Maur. Je n'en tire aucune conclusion mais j'observe que ce qui vient de se passer, la défaite du sortant Henri Plagnol, est un signe de la remise en question de toutes ces baronnies et ces modes de fonctionnement monopolistiques auxquels on assiste en Ile de France et dans la Val de Marne en particulier.
Je crois qu'il y a à méditer le résultat d'hier soir pour préparer les municipales. Il n'y a pas dans un parti politique de chose plus difficile que de préparer des listes pour les élections futures. C'est une source immense de frustration. Ca sera l'occasion de renouveler un peu les talents.
En 2008, vous étiez candidate UMP dissidente à la mairie de Nogent-sur-Marne. Serez-vous à nouveau candidate en 2014 ?
Je ne suis certainement pas candidate à Nogent-sur-Marne. Certainement pas. Mais je suis val-de-marnaise, impliquée dans la vie politique de ce département. Naturellement,dans le cadre de la préparation des municipales, je ne manquerai pas de dire ce que j'ai dire sur ce sujet. Je pèserai chaque fois que je le pourrai sur les décisions pour préparer cette échéance.
Il faut être capable de préparer les listes de l'avenir qui devront faire face localement aux conséquences de la crise, aux restrictions des financements publics pour les collectivités locales. Elles devront être capables d'inventer un nouveau mode de gouvernance locale.
A ce stade, je ne suis pas candidate dans une ville du département mais je n'exclue rien.
Un accord semble se dessiner entre Copé et Fillon pour l'avenir de l'UMP. Comment accueillez vous cette nouvelle?
On ne peut que saluer cette avancée et le renoncement de Jean-François à cette idée de remettre en jeu ce scrutin après les municipales de 2014. Il a montré son sens de la diplomatie. C'est une avancée considérable. Une page nouvelle s'ouvre mais comment l'écrire?
Si on se focalise sur le scrutin à venir et si tout le jeu consiste à maintenir des positions antagonistes pour pouvoir justifier d'une campagne future, si en d'autres termes cette décision est l'entrée dans la campagne de septembre 2013, je pense que le parti politique a tout à y perdre.
Si en revanche, c'est une véritable période de trêve pour construire ce partenariat bicéphale, on peut alors avancer. La question est de savoir si ce bicéphalisme ou cette organisation paritaire ne viendront pas rendre difficile la tâche de constitution des listes pour les municipales.
Le risque c'est le compromis réducteur, le plus petit dénominateur commun qui fait qu'on renonce à tel talent attendu au niveau local pour satisfaire à des réglages de troisième dimension en vue de la prochaine échéance élective interne de septembre 2013.
C'est le défi: ça peut projeter notre parti dans l'âge adulte après une crise d'adolescence particulièrement tempétueuse.