Pour la ministre chargée des Personnes âgées, Michèle Delaunay, la maison de retraite qui a expulsé une nonagénaire pour défaut de paiement a agi "en violation du droit et de la dignité humaine".
"Une personne vulnérable a été expulsée sur décision du directeur à la veille d'un week-end, en période hivernale", a-t-elle affirmée rappelant que la chambre d'un résident "est son domicile, sur le plan légal".
Si la loi a été violée, nous pourrions être amenés à engager une plainte; si la procédure de mise en alerte de la famille a bien été respectée, ce sera peut-être plus conciliant", a encore indiqué Mme Delaunay, ajoutant qu'"il pourrait aussi y avoir des mesures de mise en demeure de la famille".
La préfecture des Hauts-de-Seine a saisi lundi matin l'Agence régionale de santé (ARS) pour enquêter sur l'expulsion de cette dame de 94 ans
de sa maison de retraite privée à but lucratif à Chaville (Hauts-de-Seine).
"L'ARS se rend sur place en tout début d'après-midi et doit me rendre compte de la situation précise, même si les données sont déjà très étayées", a précisé Michèle Delaunay.
La vieille dame avait été mise à la porte de l'établissement vendredi pour cause de loyers impayés et recueillie au service des urgences de l'hôpital de Châteaudun. La direction souhaite la réintégrer lundi dans la maison de retraite où elle vit depuis presque deux ans, en dépit d'un montant de loyers impayés s'élevant à environ 40.000 euros.