Sept enfants roms ont été scolarisés mardi dans une école primaire de Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis malgré le refus de la mairie PS de les inscrire, celle-ci jugeant cette démarche "pas réglementaire".
Leurs familles, qui vivent dans un bidonville, n'arrivaient pas à se faire domicilier par les services sociaux de la ville. La municipalité arguait ensuite que, faute d'adresse, elle ne pouvait inscrire leurs enfants à l'école. C'est du moins ce qu'affirme le collectif de soutien aux familles roms de Noisy-le-Grand.
Les enfants "ont été accueillis (mardi matin 15 janvier) par la directrice de l'école et l'inspecteur de l'Education nationale. L'équipe enseignante s'est organisée pour les accueillir dans les classes.
"Nous sommes très surpris de cette initiative des représentants de l'Education nationale qui a été prise sans concertation avec la ville", commente l'entourage du maire PS Michel Pajon. La Direction d'Académie n'a pas souhaité communiquer sur le sujet. Il s'agit d'une "initiative qui n'est pas réglementaire", ajoute la mairie, rappelant que seul le maire avait le droit d'inscrire des enfants dans les écoles de sa commune. Le préfet peut enjoindre un maire à le faire, "mais dans le cas présent cette procédure n'a pas été suivie".
Le défenseur des droits Dominique Baudis, qui a rendu visite aux familles roms installées à Noisy-le-Grand, a écrit à deux reprises à M. Pajon pour lui demander pourquoi les enfants n'étaient pas inscrits par la mairie. Dans son dernier courrier, datant du 11 janvier, il met en demeure le maire de lui répondre sous dix jours. "Le défenseur des droits n'exclut pas de mettre en demeure le maire pour qu'il régularise leur situation", indique le cabinet de M. Baudis. "L'intérêt supérieur de l'enfant prévaut sur l'appréciation du maire".
Interrogée sur le fait de savoir si elle comptait inscrire ces enfants, la mairie n'a pas pu répondre dans l'immédiat.