Maternité de Port-Royal : pas de dysfonctionnements apparents selon l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.

Les premiers éléments de l'enquête sur le drame de la maternité de Port-Royal montrent que la prise en charge de la patiente qui a perdu son bébé in utero n'a pas été jugée médicalement nécessaire. 

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L'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a affirmé lundi soir qu'il n'y
a pas eu de dysfonctionnements apparents à propos du drame de la maternité de Port-Royal. 
Les effectifs et les lits étaient en nombre suffisant, et la prise en charge de
la patiente n'était pas médicalement justifiée.

La première enquête rapide réalisée par l'AP-HP n'a rien trouvé d'anormal. Mais une enquête administrative
et médicale "exceptionnelle" va cependant être menée par une équipe de médecins
et de sages-femmes, dirigée par le professeur Bruno Carbonne, président de la collégiale
des gynécologues-obstétriciens pour examiner notamment si la décision médicale
de renvoyer chez elle la parturiente était justifiée.

L'affaire a provoqué des remous dans les médias tout le week-end, remettant à l'ordre du jour le manque cruel de places dans les maternités.

La patiente, qui était suivie à la maternité de Cochin-Port Royal,
s'était présentée dans la nuit de jeudi à vendredi avec un foetus mort in utero, à terme.

Elle était déjà venue le mardi précédent et dans la journée de jeudi "pour examen
et déclenchement de l'accouchement
". Or, après l'examen médical, "il lui avait
été dit qu'elle pouvait retourner à son domicile"
, selon l'AP-HP.

Le père du bébé a mis en cause la maternité et un service "débordé". Les syndicats
ont critiqué le manque d'effectifs et les conditions de travail dans les maternités
de l'AP-HP.

Reportage d'Isabelle Dupont et Noé Salem.

L'autopsie du bébé doit être pratiquée mardi, selon des sources judiciaires.

Pour le groupe hospitalier, il n'y a pas eu d'erreur selon cette première enquête
rapidement menée.
"De premiers éléments d'enquête permettent de contribuer à la compréhension de
ce grave événement
", a indiqué l'AP-HP dans son communiqué.
"L'examen de l'organisation de la maternité de Port-Royal
au cours de cette période permet de dire que les effectifs soignants, médicaux
et paramédicaux, étaient au complet et que la disponibilité des lits et des salles
permettait de recevoir les urgences
", poursuit le texte.

Tout était donc en place au niveau des besoins de personnels et de matériel.
Sur la décision de renvoyer chez elle la patiente, le groupe hospitalier est également
affirmatif: "L'examen médical de cette patiente n'a pas conduit à la décision de
la prendre en charge en urgence
".

Mais cette affaire va être étudiée en profondeur, selon l'AP-HP qui souligne avoir
"diligenté une enquête médicale et administrative exceptionnelle afin d'approfondir
l'analyse et de formuler les recommandations appropriées
".
Composée de gynécologues reconnus sous l'égide du Professeur Carbone, les enquêteurs devront
rendre les conclusions de leurs investigations début mars.
"L'objectif est d'apporter des réponses précises aux interrogations sur la prise
en charge médicale de la patiente et la situation détaillée en matière de capacités
d'hospitalisation en gynécologie-obstétrique et en salles de naissance
", a expliqué
le groupe hospitalier.

Parallèlement, une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris
sur cette affaire qui pose notamment le problème de l'engorgement de certaines
maternités, dont celles de "niveau 3", les plus équipées pour faire face aux risques
des accouchements difficiles mais qui manquent de personnels, de sages-femmes principalement,
selon différentes organisations professionnelles.

Le professeur René Frydman, "père" du premier bébé éprouvette en France, a dénoncé
lundi sur Europe 1 une "rentabilité à outrance" et une "absence d'humanité".

Selon le Collège national des sages-femmes (CNSF), les grandes structures doivent
disposer de davantage de sages-femmes alors que les dernières diplômées commencent
à pointer au chômage.

De leur côté, les syndicats de Port-Royal ont dénoncé la fermeture de 19 lits dans cette maternité récemment modernisée et qui a déjà accueilli
5.500 naissances en un an alors que, selon eux, le nombre de sages-femmes y est inférieur à 60.

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