Le Premier ministre dévoile aujourd'hui, mercredi 6 mars,sa vision du Grand Paris, tant sur le volet concret des transports avec un feu vert pour le super-métro automatique que sur un volet politique avec la future "Métropole de Paris".
Jean-Marc Ayrault présente, devant 700 élus et décideurs économiques, le projet du gouvernement pour le Grand Paris. Un rendez-vous et des décisions attendus, destinés à donner un signal fort aux investissements qui se profilent pour les 20 prochaines années dans une région qui pèse 30% du PIB national.
Ayant pris la mesure de l'urgence sociale et l'enjeu politique des transports du quotidien, Jean-Marc Ayrault devrait présenter une perspective unique qui intègre l'amélioration de l'existant, des prolongations de certaines lignes et le nouveau Grand Paris Express dans un plan d'ensemble où les différents projets ne sont pas concurrents.
Cela pourrait se traduire concrètement par l'annonce d'objectifs de mises en service très claires par période de trois ou cinq ans.La méthode aurait l'avantage d'éviter l'écueil politique d'avoir des territoires gagnants et d'autres perdants.
Et pour incarner le Grand Paris, les futures lignes du Grand Paris Express (200 km de nouvelles lignes et leurs 72 gares) devraient porter des appellations dans la lignée du métro parisien, une idée chère à Cécile Duflot, ministre en charge du dossier. Ainsi la rocade la plus proche de Paris pourrait devenir la ligne 15, d'autres devenir la ligne 16, 17 ou 18, avec des inaugurations parallèles du prolongement de la ligne 11 ou du RER E vers l'ouest.
Le réseau se fera donc bien dans "sa globalité" avec des "adaptations" de capacité pour certaines lignes en fonction des projections d'augmentation de trafic à long terme. Et les principaux chapitres du Grand Paris des transports sont d'ores et déjà écrits, avec l'horizon acté d'un achèvement en 2030.
La Métropole de Paris, un projet politique encore inachevé
Mais le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault abordera aussi la question politique du Grand Paris et de sa gouvernance. Un sujet qui n'était pas forcément prévu, du moins pas si vite.
La révélation lundi 4 mars, de la création d'une "Métropole de Paris" sur la zone dense de l'agglomération parisienne, avec notamment des compétence en matière de logement, a suscité des réactions, souvent critiques, à gauche comme à droite et particulièrement émanant du Conseil régional qui se voit mis à l'écart.
L'UMP a dénoncé une "nouvelle usine à gaz" et l'ajout d'une "énième couche au millefeuille administratif", EELV a fustigé "un coup fatal porté à l'égalité des territoires", tandis que le PS s'est alarmé d'un risque accru de "relégation des territoires périphériques".
«Ce projet est plus un point de départ et un minimum syndical qu'un projet de décentralisation abouti, mais il a le mérite d'exister. Il y aura un débat parlementaire et nous sommes plusieurs à savoir rédiger des amendements», a souligné par avance, comme pour désamorcer les critiques, M. Bachelay député PS des Hauts-de-Seine et corapporteur de la mission de suivi de la loi sur le Grand Paris.