Récit de voyageurs franciliens affrontant la neige ce matin.
En Ile-de-France, la neige entraîne les usagers dans la "galère"
Trains annulés ou en retard, quais bondés, bus à l'arrêt, voitures patinant: des centaines de milliers de Franciliens ont vécu la "galère" mardi matin pour se rendre au travail malgré les chutes de neige.
Vers 08H20, la SNCF a même demandé aux Franciliens de ne pas se rendre dans la capitale. Un conseil rarissime venu alors que les quais des gares étaient déjà bondés. Trop tard selon l'association des voyageurs-usagers du chemin de fer (Avuc), qui a dénoncé l'"inefficacité" de la Société nationale. Le chaos aurait pu être pire: si sept millions de personnes utilisent d'ordinaire les transports en commun, ce chiffre était inférieur ce mardi en raison des vacances scolaires. Mais le retour des bureaux en fin d'après-midi s'annonce délicat alors que la neige continuait à tomber.
Bus, trains de banlieue, RER, tramways, métros, route, aucun réseau n'a été épargné. A Châtelet-les-Halles comme à la gare du Nord, importants noeuds ferroviaires de Paris, les quais du RER étaient archi-bondés dès le début de matinée. Les agents de la SNCF en gilet jaune ont été assaillis par des voyageurs désorientés. Certains se sont fait délivrer des bulletins à remettre à leurs employeurs pour justifier
leur retard.
"Malheureusement, c'est le quotidien de cette ligne B. Là il y a des intempéries, je prends mon mal en patience. D'habitude j'arrive au travail à 08H30, mais j'ai beaucoup de retard", relève Caroline Diong, fonctionnaire à Paris qui vient du Val-d'Oise, où les voitures sont parfois restées bloquées
sur les chaussées glissantes.
Même le métro, d'ordinaire plus épargné, a été touché, notamment les lignes extérieures. La situation était toutefois revenue à la normale en fin de matinée. Ce qui n'était pas le cas des bus, un sur deux ne fonctionnant pas en Ile-de-France vers 11H00. En prenant garde de ne pas glisser, les usagers tentaient de se rendre dans d'autres stations ou se massaient aux arrêts de bus situés à proximité, en attendant les
rares bus où ils s'engouffraient vaille que vaille.
"D'habitude, même quand il neige, il y a des métros. C'est la première fois que ça m'arrive!", déplore Jessica Ben Denoune, 28 ans, bloquée à Charenton (Val-de-Marne)."J'ai appelé mes patrons pour leur dire que je serai en retard, ils ont appelé les taxis mais tout était indisponible", ajoute-t-elle alors que sur la chaussée les voitures avancent pare-choc contre pare-choc.
"Il y a eu pire comme chutes de neige", "C'est la galère!" : partie à 07H45 de chez elle à Maison-Alfort (Val-de-Marne), Fatima Ben-Chaïeb tente de se rendre à Saint-Mandé, tout près à vol d'oiseau. En l'absence de RER D, elle s'est rabattue sur un bus bondé pour prendre le métro à Charenton, sanssuccès. Deux heures plus tard, gelée, elle attend un bus.
"Normalement je vais au travail en voiture, j'en ai pour dix minutes, mais aujourd'hui, j'ai renoncé", explique Catherine qui s'apprête à monter dans le RER D, bloqué à quai depuis 30 minutes à Saint-Denis, au nord de la capitale. "Je suis parti à 07H00 de chez moi, à Bondy (Seine-Saint-Denis). Il n'y avait pas de bus, donc je suis venu à pied. Tout ça pour découvrir que le tram ne circule pas non plus", se lamente à Bobigny Mouloud Aka, attendant un tramway hypothétique avec des dizaines d'autres voyageurs. Après "quarante minutes d'attente",
Naima, 38 ans, a pris les devants, en marchant jusqu'au terminus de la ligne 5
du métro, à un kilomètre. Sur la route, utilisée par un banlieusard sur deux pour aller travailler selon
une enquête de 2011, la situation était aussi difficile avec des chaussées glissantes comme dans le Val d'Oise, des accidents de poids lourds bloquant des autoroutes et des grands axes où leur circulation a été interdite.