REPORTAGE - Étaler les horaires de travail quitte à baisser les tarifs : c'est l'idée que la SNCF Transilien veut promouvoir auprès des entreprises, encore réticentes, afin de lutter contre les désagréments dans les transports en Île-de-France.
Adapter les heures d'embauche des entreprises pour que leurs salariés puissent éviter les trains les plus chargés, voilà l'idée proposée par la SNCF pour fluidifier le trafic des Transiliens en heures de pointes. Une idée qui, forcéement, suscite de vives réaction, autant de la part des entreprises que des salariés (voir plus bas notre revue de tweets).
Ainsi, selon Bénédicte Tilloy, responsable de la SNCF Transilien, il suffirait qu'une petite partie des voyageurs décale leur voyage de 15 à 30 minutes pour que la qualité de service s'améliore sensiblement".
La moitié des salariés d'Ile-de-France travaille à Paris. En dehors de l'hyper pointe (7h30-9h et 17h-18h30) où les taux de charge de trains atteignent 150 à 200%, ils enregistrent un taux d'occupation de 40% en moyenne le reste de la journée.
>> Voir le reportage de Maud de Bohan :
Le STIF séduit par la proposition
L'idée séduit le Syndicat des transports en Ile-de-France (Stif) qui organise du 15 avril au 18 mai une enquête publique sur le problème de déplacement dans la région capitale. Comme mesure incitative, l'entreprise ferroviaire pourrait revoir à la baisse les tarifs au profit des entreprises qui appliqueraient cette modulation. Reste à convaincre les entreprises qui vont être amenées à modifier l'organisation du travail. Jérôme Dubus, délégué général du Medef Ile-de-France n'est pas hostile à cette mesure, il se dit prêt à discuter avec le STIF et la SNCF. L'organisation patronale souhaite que les horaires actuels des salariés soient garantis.
Loin de se laisser emballer, le député UMP des Yvelines Pierre Morange et auteur d'un rapport parlementaire sur la question, estime de son côté que l'idée de décaler les horaires n'a rien de révolutionnaire et que cette organisation est mise en place lors des périodes de vacances. Et la SNCF Transilien de répondre que "Pour l'heure, il s'agit simplement de lancer le débat".
Pendant ce temps, d'autres pistes de réflexion comme le télétravail ou le covoiturage sont de plus en plus explorées par les Ressources humaines pour contourner les problèmes de pannes, retards et incidents en tous genres qui touchent le réseau de transport ferroviaire francilien.
Alors, après la réforme des rythmes scolaires, allons-nous avoir droit à une réforme des rythmes férroviaires ? Quoi qu'il en soit, la suggestion de la SNCF a généré de vives réactions dans la Twittosphère :